Voilà un petit western bien atypique. Lorsqu'un tueur est engagé, rien ne se passe comme prévu.
Tout d'abord Yul Brynner est excellent. Il impose sa présence à la caméra avec un jeu des plus épuré. Je comprends maintenant pourquoi il lui a suffit de dire à McQueen qu'un seul de ses gestes auraient suffit à éclipser le jeunot sur le tournage des sept mercenaires. Il est regrettable d'ailleurs que l'histoire retienne aujourd'hui McQueen plus que Brynner qui était vraiment bon.
Ensuite Richard Wilson. Pas un génie de la mise en scène, mais des compositions de plans bien sympathiques, une gestion de l'espace maîtrisée et puis surtout de très bonnes notions de rythme. Car si ce western est très bavard et psychologique, on ne s'ennuie jamais, et les 'petites' tensions sonnent comme des duels sanglants.
Enfin, l'écriture. C'est la que le film se démarque de la production habituelle. Car tout d'un coup, on s'intéresse au méchant, alors qu'à priori ce n'était pas un film autour de lui. Un méchant qui casse les règles du manichéisme comme jamais. Un personnage qui parle, qui s'exprime, qui s'approprie le récit pour raconter son histoire au travers de non-dits. Et puis tout ce discours qui dépasse très vite la simple idée (typiquement américaine) de propriété.
Le Mercenaire de la nuit est un western atypique dans l'écriture, le film repose essentiellement sur des personnages bien construits et une interprétation de Yul Brynner bluffante. Super!