Un concurrent fauché aux Dix Commandements...
Une originalité : bien qu'il s'agisse du récit des débuts de l'islam, à aucun moment le prophète n'est montré, pour des raisons religieuses, comme le dit un carton au début du film. Un 2e carton annonce que le film a reçu la bénédiction de l'université Al-Hazar, alors que demande le peuple ?
Je précise que ma critique ne portera que sur l'esthétique du film, pas sur son contenu, qui est évident. C'est un peu l'archétype du peplum qui a mal vieilli, encore que je n'ai vu ni "Ben Hur", ni "Quo Vadis". Musique hollywoodienne lambda, avec tambours guerriers et cuivre avant les scènes de batailles, tambourins et flûtes quand l'ambiance est détendue. Beaux paysages et décors fauchés, grand nombre de figurants : c'est un peu ce que donneraient les Dix Commandements sans Charlton Heston.
Le script est assez primaire, avec des méchants qui persécutent Mahomet en prenant des airs de conspirateurs, des foules exaltées adeptes du prophète, etc... Il y a quand même de belles scènes au début, mais le film ne permet aucune distanciation. ça me rappelle ces films que l'on nous passait au cathé. *
Le parti pris de ne pas montrer le prophète est original, mais finalement exploité maladroitement : on a droit à Anthony Quinn s'efforçant de parler d'un air convaincu à la caméra comme si celle-ci était en vue subjective depuis les yeux de Mahomet, dont on n'entend pas les réponses. C'est subjectif, mais j'y vois une certaine naïveté de réalisation.
Le film a sûrement beaucoup plus de souffle en arabe, et j'avoue m'être contenté d'une VF qui en rajoutait dans le registre vieillot (malgré quelques apparitions de mon doubleur français préféré, Jacques Ferrière).
Bref, à regarder distraitement au cours d'une séance de zapping, sans plus.