Je suis étonné de lire autant d'avis négatifs sur Le Ministère de la Sale Guerre. Certes, Guy Ritchie n’a pas fait que des chefs d’œuvres dernièrement et il est de bon ton de dézinguer le réalisateur britannique depuis sa malencontreuse aventure du côté du studio aux grandes oreilles (le remake live-action d’Aladdin). Il rejoint ainsi des cinéastes comme Michael Bay ou Tim Burton, pour lesquels exprimer de vives critiques permet d’une certaine manière de se faire bien voir en société. Disons-le donc : les dernières réalisations de Guy étaient au mieux passables (Un homme en colère et The Covenant), au pire un petit fiasco (Opération Fortune).

Pourtant, pourtant… Je dois bien avouer que j’ai pris mon pied devant cette Sale Guerre. Cela fait un petit moment – depuis le début de sa carrière en fait – que Guy Ritchie fait des films pour se faire plaisir. Et cela se sent vraiment avec ce cru 2024 : le cinéaste avait envie de réaliser son Inglourious Basterds à lui. C’est très réussi !

Le Ministère de la Sale Guerre est une comédie de guerre. Le mot « comédie » est important : ici on prend un vilain plaisir à voir notre équipe bousiller du méchant nazi. Je lis par-ci par-là que le film n’est pas du tout crédible sur le plan guerrier : les amis, c’est fait pour ! La géniale scène d’ouverture, où nos héros sont écroulés de rire en se foutant de la gueule de la brigade nazie qui les accoste, l’atteste !

Côté scénario, nous plongeons dans la Seconde Guerre mondiale aux côtés d’un commando de gros bras britanniques envoyés dans le plus grand secret par Winston Churchill afin d’enrayer la spirale de victoires des Allemands. Les Nazis ont la supériorité technologique maritime grâce à leurs sous-marins U-bots, la Navy anglaise essuie de lourdes pertes. L’enjeu de notre petite troupe est donc de couler le navire qui ravitaille les sous-marins en munitions et filtres à airs, afin de les obliger à rester à la surface, où ils deviennent des cibles faciles pour les Alliés.

Le Ministère de la Sale Guerre a pour avantage d’avoir un angle narratif assez original et qui fait plaisir, dans un paysage cinématographique où la Seconde Guerre mondiale est un sujet tellement rabâché qu’il commence à me sortir par les trous de nez (on doit compter au bas mot une bonne trentaine de longs métrages par an sur cette Guerre de 39-45).

Outre son côté badass extrêmement divertissant, la réussite du film tient beaucoup à notre brochette d’acteurs, emmenée par un Henry Cavill des grands jours. A ses côtés, Alan Ritchson est en roue libre et manie l’arc aussi bien qu’un Legolas, Babs Olusanmokun fait délicieusement double jeu en devenant le roi des magouilles de contrebande, tandis que la belle Eiza Gonzalez a la lourde charge de charmer le rusé et impitoyable colonel nazi.

On retrouve ici l’humour cool d’un Snatch ou d’un Code UNCLE, au service d’une chasse aux nazis tarantinesque : un cocktail gagnant qui donne la pêche au spectateur. Dommage qu’on n’ait pu découvrir le film sur grand écran, car le Ministère de la Sale Guerre est clairement prévu pour en mettre plein les mirettes à son public !

Créée

le 26 août 2024

Critique lue 322 fois

14 j'aime

6 commentaires

D. Styx

Écrit par

Critique lue 322 fois

14
6

D'autres avis sur Le Ministère de la Sale Guerre

Le Ministère de la Sale Guerre
D-Styx
8

Nazicalement vôtre !

Je suis étonné de lire autant d'avis négatifs sur Le Ministère de la Sale Guerre. Certes, Guy Ritchie n’a pas fait que des chefs d’œuvres dernièrement et il est de bon ton de dézinguer le réalisateur...

le 26 août 2024

14 j'aime

6

Le Ministère de la Sale Guerre
ConFuCkamuS
4

L'agence touriste

Il enquille, il enquille Guy Ritchie. Un film par an depuis 2021 et devinez quoi ? Le réalisateur anglais en a déjà un de prévu pour l'année prochaine. Ce rythme de marathonien attesterait d'une...

le 29 mai 2024

5 j'aime

Le Ministère de la Sale Guerre
Hel_
9

Critique de Le Ministère de la Sale Guerre par Hel_

C'est difficile, de nos jours, de ne pas tomber dans le redondant quand on fait un film qui se passe pendant la seconde guerre mondiale. Défi réussi de la part de Guy Ritchie! Un film de deux heures...

Par

le 12 mai 2024

5 j'aime

Du même critique

Babylon
D-Styx
10

Exubérant !

Décidément, Damien Chazelle transforme en or tout ce qu’il touche, tout ce qu’il entreprend !A 37 ans, le réalisateur franco-américain aligne déjà les succès et se positionne comme un prétendant...

le 11 janv. 2023

43 j'aime

7

Road House
D-Styx
7

Jake l'éventreur

Je suis surpris de lire autant d’avis aussi négatifs sur Road House. Certes, clamer au chef d’œuvre serait légèrement disproportionné, mais j’avoue que je n’ai pas passé un moment déplaisant en...

le 25 mars 2024

40 j'aime

6

Bob Marley: One Love
D-Styx
8

One Love, One Heart, One Destiny !

Les biopics musicaux ont bien souvent un point commun : celui d’être décriés à leur sortie, car jamais assez proche de la réalité, de la vie de l’artiste, de l’image que l’on s’en fait. Mais en...

le 12 févr. 2024

38 j'aime

6