Il enquille, il enquille Guy Ritchie. Un film par an depuis 2021 et devinez quoi ? Le réalisateur anglais en a déjà un de prévu pour l'année prochaine. Ce rythme de marathonien attesterait d'une passion intarissable si ces longs-métrages films ne donnaient pas la sensation d'ennui ou de bâclé.
The Ministry of Ungentlemanly Warfare est un regrettable écho d'Operation Fortune, à savoir un projet surexcitant avec un casting impec' et finalement si peu de plaisir au cours de ces 2 heures. Bien qu'il en cosigne le scénario, on se demande vraiment où est passée la motivation de Ritchie. L'Histoire de cette unité d'espions et de saboteurs (véridique) pouvait largement donner naissance à un détonnant mix entre Inglourious Basterds et Mission : Impossible. C'était l'idée à en juger par les nombreuses références au film de Tarantino. À l'arrivée, c'est un épisode de L'agence tous risques rythmé et pourtant sans entrain. Le plus pénible, c'est que Ritchie ne dramatise jamais les enjeux ou les possibles imprévus. Tel personnage pourrait être découvert ? Tel agent va passer un sale quart d'heure ? Même pas le temps de commencer à stresser, l'obstacle est écarté. À défaut d'obéir à une structure classique mais toujours efficace comme la franchise mettant en vedette Tom Cruise, la mission est ici accomplie sans le moindre sentiment de péril. Les ennemis sont dégommés par paquet de douze tandis que nos héros semblent extérieurs à toute contrariété. Même le spectaculaire est réduit à quelques explosions. Le charme d'Henry Cavill et la prestation d'Eiza Gonzalez parviennent à maintenir en semblant d'intérêt, ce qui est déjà incroyable eut égard à toutes ses promesses que Ritchie ne sait comment tenir. Un échec en salles peut s'expliquer de différentes manières. Et en ce qui concerne The Ministry of Ungentlemanly Warfare, qui a rapidement atterrit sur les plateformes, l'explication est peut-être simplement qu'il avait plus sa place sur les sites de streaming que dans les salles obscures.