Qui dit première journée intégrale au Festival de Cannes dit ouverture de toutes les sections et c'est avec un premier film marocain "Le miracle du Saint Inconnu" que la 58ème Semaine de la Critique s'est ouverte mercredi 15 mai.


Si l'on s'entête à analyser le thème du film et les motifs récurrents que le cinéaste cherche à semer dans son oeuvre, on peut alors questionner très facilement son rapport à la religion et aux croyances. Décrédibiliser les croyants prêts à voir n'importe quel symbole ou signe comme une présence divine ou simplement amener un peu d'auto-dérision sur le sujet ou sur les superstitions que l'on peut tous avoir ? Ce manque de délicatesse serait fort étonnant de la part du réalisateur dont la bienveillance est peut être l'une des failles de son premier film qui, à trop vouloir satisfaire et bien faire, en a oublié de convaincre.


Le miracle du Saint Inconnu souffre d'un découpage trop décousu et d'un rythme de montage bien trop saccadé pour passionner du début à la fin. Si le groupe d'acteurs mené par Younes Bouab est plutôt satisfaisant et embarque l'audience dans leur aventure, la construction des personnages parfois vaine et creuse ajoute des éléments non nécessaires à l'intrigue majeure du film, qui se suffisait à elle même et méritait justement davantage de détails. C'est cet aspect là qui intéresse et possède des axes à développer pour enrichir ce récit dont le thème offrait de multiples pistes. Le réalisateur dirige avec brio ses acteurs pour un premier long métrage mais se greffe des difficultés avec des intrigues parallèles peu convaincantes quand les acteurs principaux tenaient pourtant très bien le film. L'humour avec lequel il traite le sujet offre de beaux moments même si la majorité de ces scènes comiques sont manquées par justement cette vacuité dans les personnages secondaires.


Le film prend place dans un désert marocain très beau et étendu et livre évidemment de magnifiques plans mais qui ne suffisent pas à faire du film une pleine réussite. L'espace temps est resserré dans différents lieux majeurs où les valeurs restent les mêmes à chaque fois que les scènes y reviennent, une ritournelle lassante à l'oeil qui n'ajoute rien au rythme lent de l'oeuvre. Le miracle du Saint Inconnu est donc une petite déception dans son traitement du thème pourtant riche que Alaa Eddine Aljem avait choisi.


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le 16 mai 2019

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