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Déjà, le film devrait s'appeler L'Amérique après nous puisqu'il n'est question que de situations se déroulant sur le sol des États-Unis, le monde extérieur n'apparaissant que comme ennemi pernicieux qui en veut forcément à cette belle démocratie. Ce n'est pas nouveau dans l'univers des films-catastrophe mais cette illustration paranoïaque frappe surtout par son sérieux intangible, si ce n'est dans son ultime scène qui a au moins le mérite d'injecter un peu d'humour dans un ensemble plutôt prétentieux, tant dans la forme qui sur le fond. On n'est pas là pour s'amuser mais pour trembler, d'où d'emblée une atmosphère sournoise et épaisse, censée nous prévenir que des choses horribles nous attendent. Et pour lesquelles on ne nous fera à peine l'aumône d'explications nébuleuses puisque le pourquoi n'est pas le but mais bien le comment, au moyen d'un scénario à mèche longue susceptible de tenir en haleine. Avec de ci, de là, quelques scènes un peu spectaculaires, histoire de garder l'esprit de vigilance intact. En ce qui concerne la forme, la mise en scène est correcte, au même titre que l'interprétation, sauf quand le réalisateur pique une crise d'apprenti virtuose avec ses prises de vues inclinées, ses travellings fous ou ses plans à partir de drones. Cela ne sert pas à grand chose si ce n'est à confirmer la suffisance d'un film qui se veut plus malin que la moyenne. Sauf que là où le bât blesse, c'est dans la somme d'emprunts à peine dissimulés contenus dans le long-métrage, de Hitchcock à Jordan Peele et surtout de Shyamalan, soit donc forcément une mauvaise nouvelle. Avec un peu plus d'humilité et en évitant les passages grotesques avec les animaux (toujours mieux informés que les humains), Le monde après nous aurait pu atteindre sa cible et nous captiver plus de 2 heures durant. Là, ce n'est plus que du chewing-gum pour les yeux, même pas désagréable, mais somme toute anodin et incolore.

Cinephile-doux
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le 9 déc. 2023

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