De prime abord, ce Monde de Charlie avait un peu tout de l'attrape-couillon pour bibi : un film clairement vendu comme un feel-good movie avec des amourettes d'ado, de la pop des 80's et Paul Rudd en second rôle, ça sentait tellement bon que je m'en méfiais, d'autant plus qu'on avait là un film réalisé par un type qui adaptait son propre bouquin. Je n'avais aucune raison pour. Soyons clairs, ce Monde de Charlie ne concourra pas pour le titre de Film de l'Année. Il ne révolutionne rien et son intrigue n'a franchement pas un sou d'originalité. C'est filmé de manière quelconque, ça n'entrera jamais dans les cours de fac de cinéma. Et ce qui est la force de ce genre de films, c'est qu'on le sait et qu'on s'en fout complètement.
Parce que la pop des 80's, les Smiths, Bowie, les chansons du Rocky Horror Picture Show, même dans un reportage de Chasse & Pêche, ça me transportera toujours.
Parce que les amourettes d'ado comme ça te donneraient presque le regret de pas avoir été plus dépressif dans ta jeunesse.
Parce que t'entendre dire que c'est bien d'être déglingué tant que t'es pas tout seul, ça a été dit cent fois, mais ça fait toujours plaisir à entendre.
Parce que Ezra Miller est l'acteur de demain, avec sa tête improbable qui te donne toujours envie de lui coller des gnons, mais que tu te retiens car c'est vraiment un mec qui peut tout faire.
Parce que le gentil embarque la jolie fille à la fin, et qu'après 22 ans d'échecs lamentables, ça te donne envie de continuer.
Parce que j'ai grandi en étant mordu de Harry Potter, et que je ne pourrais donc jamais me lasser de voir Emma Watson aussi bien filmée, toujours dans ses personnages de la gamine parfaite dont t'es amoureux depuis la sixième.
Parce qu'on oublie très vite certains seconds rôles en trop, ratés voire transparents (coucou Kate Walsh et tes deux lignes de texte), le twist final un peu douteux et certaines facilités d'écriture (la sidekick punk recasée comme par magie par exemple) pour se laisser emporter par l'alchimie qui existe entre ces trois gamins.
Parce qu'en dépit d'une poésie de supermarché, des films comme ça te font forcément sortir de la salle avec la tête légère comme un nuage.

Plus généralement, The Perks of Being a Wallflower (quel joli titre original, les traducteurs se sont vraiment pas foulés une fois de plus) est un petit film auquel on trouvera des dizaines de défauts, et des dizaines de qualités, surtout si on est un adolescent avec un potentiel émotionnel bien trop élevé pour compter réussir dans la vie. Car c'est vraiment uniquement sur ce point que le film vous emportera ou pas. Moi, j'ai encore mordu à l'hameçon, mais je suis incorrigible et je le sais depuis longtemps...
Sharpshooter
8
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le 8 janv. 2013

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Julien Lada

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