Le Monde de Nemo
7.3
Le Monde de Nemo

Long-métrage d'animation de Andrew Stanton et Lee Unkrich (2003)

Le Monde de Nemo est l’une de plus grandes réussites du studio Pixar. Succès instantané lors de sa sortie en salles en 2003 (plus gros démarrage pour l’époque avec 70 millions de Box-Office sur son premier week end américain), le film devient rapidement culte et enchaîne les records en France et à l’étranger. Dans le monde, le film devient le plus gros succès au box-office pour un film d’animation, devançant Le Roi Lion sorti 10 ans plus tôt (Nemo ne gardera ce record qu’un an et sera vite détrôné par Shrek 2). En France, le film réalise une carrière exceptionnelle en totalisant près de 9,4 millions d’entrées, se classant n°1 de l’année, devant Le Seigneur des anneaux : Le Retour du Roi.

Tous les éléments de la machine à succès Pixar y sont présents : une histoire qui parle à tous, des personnages attachants, une très belle animation, et une dose d’humour. Il ne manquait que les chansons (c'est un Pixar, et non un Disney), et ce n'est pas plus mal me direz-vous !

Côté scénario, Le Monde de Nemo est plutôt classique. Un jeune poisson clown est élevé seul par son père surprotecteur. Le jeune novice est foufou et imprudent : en s’éloignant de sa barrière de corail, il se fait capturer par un plongeur qui le ramène chez lui, et le garde dans l’aquarium de son cabinet dentaire de Sydney. Son père, Marin, un pleutre qui n’a jamais quitté son récif, commence alors une folle épopée à travers les océans pour retrouver son fils – le film aurait d’ailleurs pu s’appeler Le Monde de Martin, car le père est finalement au moins autant le personnage principal que le fils !

Pour l’anecdote, au moment de pitcher son projet pour convaincre le grand patron de Pixar John Lasseter, le réalisateur Andrew Stanton avait tellement préparé son rendez-vous à grand renfort de visuels et de graphiques que la rencontre a duré plus d’une heure. A la fin de la cession, Lasseter aurait finalement déclaré "You had me at 'fish.'" (« j’étais conquis au mot poisson »).

Andrew Stanton n’est pas n’importe qui. On lui doit 1001 Pattes, réalisé 4 ans plus tôt justement avec John Lasseter, ainsi que Wall-E, sorti en 2008. Le gaillard a également participé aux scénarios des 4 Toy Story (il travaille actuellement sur le 5e volet, prévu pour 2026) et de Monstres & Cie. Une pointure en somme. Quant à son co-réalisateur Lee Unkrich, on lui doit notamment Coco, excusez du peu.

Le réalisateur a par ailleurs prêté sa voix à Crush la tortue. Sa posture hippie la rend particulièrement attachante, si bien que les essais de voix de Stanton ont été gardés au montage final. Andrey a d’ailleurs enregistré tous les dialogues affalé dans le canapé de son bureau.

Tous les personnages sont attachants et très bien travaillés, chacun avec sa particularité. Nemo possède une nageoire atrophiée ; Dory, le poisson chirurgien, est amnésique (pourtant, on dit « une mémoire de poisson rouge ») ; les requins tentent de faire un régime sans poisson…

L’une des grandes réussites du film est d’avoir su allier humour, références cinématographiques et littéraires (bien sûr au Capitaine Nemo de Jules Verne, aux Dents de la mer de Spielberg, mais aussi à la musique de Psychose d’Hitchcock), petits détails croustillants (le diplôme du dentiste affiché dans son cabinet provient par exemple de la Pixar University School of Dentistry), et private jokes (Darla, la petite peste qui terrorise les poissons de l’aquarium chez le dentiste, porte le nom de la productrice de Pixar Darla K. Anderson : le réalisateur lui a donné ce nom pour se venger d’Anderson qui lui faisait des farces).

Après l’immense succès du film, qui remporte l’Oscar du meilleur film d’animation en 2004, il est presque étonnant d’avoir dû attendre 13 ans pour voir revenir Andrew Stanton aux manettes d’une suite : Le Monde de Dory.

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