C'est toujours agréable de lancer un film sans rien en connaître. À priori, avec un titre pareil, je m'attendais à une série B voire Z. B on peut le concéder, mais je n'aurais pas cru de cette façon là.
Si j'étais le dernier homme sur Terre, je pense que je ferais des trucs comme ce personnage-ci, et non pas comme Will Smith. Bon, en moins dégourdi, il est vrai, car réalimenter un building en électricité ou encore remettre en marche des téléphones, j'en suis incapable. Mais pour ce qui est de m'amuser, collectionner des trésors, là je suis partant. J'aurais aussi envie d'entrer dans toutes les maisons, y découvrir les modes de vie, des fragments d'histoires. Sans doute jusqu'à ce qu'une maladie m'éradique de la surface de la terre...
"The world, the flesh and the Devil" est une de ces histoires comme il me plaît : peu de personnages, mais un approfondissements de ceux-ci, peu de scènes, mais un approfondissement de celles-ci, du spectaculaire mais aussi des convictions. Autant le dire, il ne se passe pas grand chose. D'ailleurs, à la fin, au lieu d'avoir le panneau "The End", il est écrit "The Beginning", preuve qu'il ne s'est encore rien passé.
La force du film, c'est véritablement de miser sur les personnages et de montrer un côté sans doute réaliste, à savoir des gens qui ne s'entendent pas, qui se disputent. Souvent, dans le genre post-apocalyptique, le héros trouve des conjoints avec qui unir ses forces, les disputes n'arrivent que 30 minutes avant la fin histoire de faire monter la tension. Ici, dès le début ça fait mal. Car les survivants ne sont que des stéréotypes dont les à priori vont leur péter à la figure. On parle de racisme, de statut social. Mais on parle aussi surtout d'hommes (et de femme!) qui se retrouvent dans une situation pas simple à gérer. Les scénaristes s'en tirent très bien.
Visuellement c'est bluffant. Rien que pour les plans de New York vide. Non, ce n'est pas du studio : l'équipe se levait au petit matin pour filmer une petite séquence, quelques plans, avant que la population ne se réveille et que la bourse capitaliste ne se remette en marche. Le chef op' en profite pour filmer sous toutes les coutures les buildings qui semblent vides. Le découpage est composé d'une belle variété de plans, ce qui prouve bien que al modernité ça existait déjà dans les années 50, et même avant grâce à Orson. Les acteurs sont très bons, je ne suis pas familier avec Bellafonte, mais je vais surveiller ce petit gars d'un peu plus près.
Et puis zut! Je ne savais pas que "I am Legend" pompait l'idée de mannequin d'un autre film ! C'est quand même triste de s'inspirer de deux films et d'un roman pour finalement n'amener qu'un film de sci-fi décevant. Pas totalement nul, mais vraiment décevant.
Bref, "The world, the flesh and the Devil" est une sacrée découverte, un film qui me botte par son minimalisme bavard, un peu comme "The naked Prey".
Bonus : http://image.noelshack.com/fichiers/2015/18/1430385175-the-world-the-flesh-and-the-devil.jpg