Une réalisation sans inspiration et sans saveur, rendant les moments d’action extrêmements fades, jamais immersif et même sans relief (la poursuite à ski contre les parahawk, le combat final entre Bond et Renard). Une intrigue qui ne développe pas grand chose, à commencer par son méchant de service, Renard, interprété par le génial Robert Carlyle, ayant pourtant un background et une particularité physique/psychique des plus intéressants mais fort peu utilisé pour l’un et pas du tout exploitée pour l’autre (une roche chaude dans la main et c’est tout). Le personnage se trouve même complètement bouffé par celui de Elektra dans leurs rares moments à deux durant le film. Ceux ci ne reflètent jamais le passé si souvent évoqué à travers les dialogues par d’autres personnages ou par eux même quand ils parlent de l’autre à une tierce personne (la domination du ravisseur sur sa victime, le syndrome de stockholm, l’amour et le dévouement d’Elektra pour Viktor,...). Au final un méchant très vite oublié. Pour ce qui est de sa complice, Elektra donc, qui est le centre de l’intrigue, plus ambiguë, manipulatrice, revancharde,... Sophie Marceau compose avec crédibilité un personnage agaçant et prétentieux. Est ce le scénario qui le prévoyait ainsi ou son interprétation/interprète qui décuple cet aspect ?
En face nous avons le droit à un James Bond semblant complètement largué par ce qui se passe autour de lui, à qui il ne reste que la possibilité d’aboyer des ordres, sauter, courir et tirer dans tous les sens (à partir du moment où il rencontre Christmas, il ne fait que commenter l’action, comme si courir sans hurler «cours» 15 fois n’était pas faisable et dans l’usine de Caviar de Valentin Zukovsky on se demande bien sur qui Bond peut tirer). Brosnan la joue trop nerveux, risquant la rupture d’anévrisme à chaque mot prononcé. Christmas Jones, bimbo physicienne (après tout pourquoi pas, pourquoi généraliser les bimbos stupides ou les physiciennes moches) s’avère une sidekick peu utile à l’intrigue, retombant dans les travers du personnage féminin «sois belle et...».
Sans saveur et sans relief aussi bien dans la réalisation, dans l’interprétation et dans l’intrigue, c’est une belle dégringolade pour Bond et Brosnan. A retenir tout de même la longue séquence d’introduction et sa poursuite en bateau, et le personnage de M plus présent, plus impliqué et toujours aussi bien interprété par Judi Dench. Mais on s’ennui fortement.
Le Générique :
Chanson - Moins mémorable que les 2 précédents thèmes, celui de Garbage reste tout de même assez plaisant.
Visuel - Plus abstrait, une sorte de kaléidoscope pétrolier, un peu moins convaincant que les 2 précédents.
LA James Bond Girl :
Giulietta da Vinci (Maria Grazia Cucinotta) ne pouvant pas prétendre au titre (interactions avec Bond très limitées) et Christmas Jones (Denise Richards) personnage n’existant que pour sa plastique et faisant l’objet des pires répliques de Bond à son sujet, ne reste que Elektra King (Sophie Marceau) qui malgré sa palette d’émotions et de situations à jouer n’est pas un personnage très mémorable. Peut être que sous les traits d’une autre actrice...
LA réplique :
_«I could’ve given you the World.»
_«The World is not enough.»
_«Foolish sentiment.»
_«Family motto.»
Petit clin d’oeil à Au service secret de Sa Majesté où Bond découvrait la devise et le blason de sa famille.
LA scène :
La très longue poursuite (décidément après Demain ne meurt jamais) en bateau sur la Tamise face à la très belle Maria Grazia Cucinotta et son personnage totalement embrigadé dans la cause de son employeur au point de se sacrifier de peur des représailles.
Choix d’autant plus pertinent que la suite du film ne proposera rien de comparable et d’immersif.