Whoever she was, I must have scared the living daylights out of her.

Le changement dans la continuité. On poursuit dans les 80’s et avec le même réalisateur mais nouvel interprète, nouvelle interprètation, Timothy Dalton est d’une classe folle. Chez lui ça passe par le regard et l’économie de moyen. Un Bond rude, brute et brutal. La déconne ce sera plus dans les situations qui l’entourent que de son fait, ses punchlines, peut nombreuses, sonnant plus comme des traits-d’esprits piquants que simple attitude potache. Un Bond qui se laisse aussi parfois gagner par les émotions (tendre ou violente), le rendant plus énigmatique et surprenant (voir comment il donne des ordres à Kara dans l’urgence d’une situation, et comment il peut être dans une totale relâche avec kara toujours). Plus stratège aussi, ce qui est plus agréable que les deux dernières écritures/interprétations du Bond/Moore qui ne la jouait plus du tout discret en mettant carrément les pieds dans le plat. Plus jeune et «plus investi» (sans rien enlever à Roger Moore qui en faisant encore un peu ? beaucoup ? pour son âge), les scènes d’action y gagnent en intensité et immersion. Voir Dalton accroché sur le toit de la Jeep, à cheval ou faisant de la luge dans un étui à violoncelle en plan large, se faufilant /sautant dans une fusillade ou mettant des pains à ses adversaires c’est plus grisant que de sentir la présence constante du cascadeur. Coté réalisation l’action prend un tournant aussi, à l’aspect parfois improbable, élégant, aérien de l’époque Moore, ici c’est lourd, dur, rude, sale, totalement désordonné (Bond essayant de rentrer dans la Jeep par le toit, la charge des Moudjahidides sur le terrain d’aviation, le duel à l’arrière de l’avion sur le filet) chaque geste et chaque coup fatiguent, sont laborieux, l’esthétisme des combats se veut plus réaliste que esthétique.
L’intrigue elle s’avère tout aussi prenante, ne distillant ses informations qu’au compte goûte. Bond mène un vrai travail d’enquête, allant à la pêche aux informations, mettant en place des stratagèmes, remontant la piste petit à petit... c’est peut être le Bond le plus investi dans ce qu’il fait, ne déviant que peu. Il est même sur le point de laisser se débrouiller Kara avec les Moudjahidides sur le terrain d’aviation, pour s’acquitter de sa tache. Kara en bon élément perturbateur ne laissera pas la chose se produire ainsi bien sur.
Du coté des antagonistes, le trio, Koskov - l’excentricité / Necros - les muscles / Whitaker - l’ego, aux ambitions purement pécuniaire est des plus intéressant dans cette configuration divisée, en plus d’offrir des affrontements totalements différents avec chacun. Evitant du même coup le personnage megalo-narcissique menant seul son armée.


Le Générique :
Chanson - Très (trop) similaire avec le précédent morceau de Duran Duran, le morceau de A-Ah est tout de même agréable.
Visuel - Dans la continuité... ça tourne quand même en rond depuis un moment.


LA James Bond Girl :
Etant la seule, Maryam d’Abo aka Kara Milovy. Sorte d’Ange de l’innocence, vivant dans une bulle faite de romance et de musique, ne voyant rien des enjeux et ne comprenant rien au monde qui l’entoure. Prompte à faire confiance au premier qui lui témoignera de l’intérêt ou lui offrira un semblant d’aventure... un personnage ennuyeux dans une telle intrigue auquel Maryam d’Abo apporte tout de même un certain charme et une crédibilité.


LA réplique :
«Whoever she was, I must have scared the living daylights out of her.»


Bond devant se justifier auprès de son homologue Saunders de ne pas avoir abattu la violoncelliste/snipeuse.


LA scène :
Necros, un tueur «mélomane», ayant prit l’apparence d’un livreur de lait, s’introduit dans la résidence sur-protégée où se cache le Général Koskov. Alors qu’il est en train de se débarrasser du cuisinier il se fait surprendre par un agent en tenu de serveur. Ce dernier tente de donner l’alerte mais Necros ne lui en laisse pas le temps. S’engage un combat féroce entre les deux hommes, dans l’enceinte de la cuisine, utilisant tout ce qui leurs tombent sous la main. Rouleau à pâtisserie, couteau électrique... l’agent se défend comme un lion et met Necros en difficulté plus d’une fois... grille brûlante, farine, casserole d’eau bouillante. Le combat prend fin avec un coup de poêle. Suivra une attaque de la résidence à coup de bouteille de lait explosives.
Rares, dans la saga, sont les combats intenses n’impliquant pas James Bond en personne. Les agents de terrain sont d’habitudes des victimes faciles et anonymes. Celui ci en plus d’avoir presque une identité (Nom de code : Green-Four) marque la scène de part sa résistance (relative certes mais quand même). Le combat est brutal et désordonné... la scène d’une grande efficacité.

SemWen
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le 11 févr. 2021

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