Le choix d'utiliser de longs plans permet d'atteindre l'objectif recherché: entrer dans l'intimité du centre commercial et de ses protagonistes. Là où d'autres reportages enchaînent les plans rapides et des artifices narratifs pour tenir en haleine le spectateur, les plans longs et la parole laissée aux interviewés aboutit à une mise à nu. On perçoit chaque regard, chaque pincement de lèvre, chaque froncement de sourcils... Bref, on perçoit la vérité cachée derrière ce "Monde parfait" édifié à la gloire de la consommation.
Soulignons aussi le travail au long cours. J'imagine que c'est la confiance installée au fil des semaines et des mois qui a permis aux interlocuteurs de se dévoiler complètement (ou presque). Je pense par exemple au directeur qui explique clairement que l'objectif est que le client "pose son cerveau". Des mots qu'on n'entendrait sûrement pas dans une interview rapide traditionnelle.
Le documentaire est également parsemé de clins d'oeil. Je pense notamment au fil rouge incarné par l'animateur du centre commercial.
Bref, je trouve que le documentaire est d'une grande intelligence pour ses choix de tournage, de montage et pour la réflexion qu'il suscite.