La maison des cœurs brisés

Globalement sympathique.

On trouve beaucoup de chouettes moments dans ce film, c'est un chouette personnage que ce Garp. Dommage qu'il perde en substance une fois qu'il a sa petite vie de famille (et qu'on atteint la deuxième moitié du film). Le récit, à l'image d'un biopic, est un peu, beaucoup même, décousu, si bien qu'on ne sait pas toujours où on va ; par la suite, les scènes et même les répliques font sens car l'auteur les exploite, en tire quelque chose : se faire toutes ces connexions au fil du film est assez passionnant mais ça reste un peu longuet et mou sur le moment, surtout que les enjeux diminuent.

Le ton est très bizarre ; si au début la comédie ne fait aucun doute, sur la fin, on ne sait pas trop si on doit rire ou pas tant ça peut être grave sur le fond : ainsi, la scène de l'accident de voiture est assez horrible au vu des conséquences sur les enfants mais reste un grand moment de comédie pour la manière dont l'auteur met en place la situation.

La mise en scène est réussie, le découpage est efficace, la caméra est bien mise pour faire passer les idées avec images marquantes à l'appui pour plusieurs scènes. Le montage est rythmé ; malgr la courte durée des scènes, on ne se sent pas pressé, le réalisateur prend son temps pour mettre en place les éléments et se permet même d'exploiter ses jolis décors. Les acteurs font du bon boulot, Robin est excellent, les autres acteurs, y compris les gosses, aussi.

Bref, ça se regarde, c'est touchant, amusant... mais c'est aussi un peu long même si ça paie à la fin. En fait, on peut voir ce film comme une démonstration du principe dramaturgique appelé 'fusil de tchekov' : tout (ou presque) ce qui nous est montré sert une deuxième fois plus tard dans le film.