Ce film de Lautner avec dans le rôle de l'agent secret français, Paul Meurisse, est le troisième opus d'une série parodique qui ne se démode pas.
Personnellement, je ris toujours autant aux savoureuses et décalées répliques de Paul Meurisse, grand seigneur et fin lettré, et de son adjoint franchouillard et terre à terre, Robert Dalban.
L'histoire, oh ce n'est presque qu'un prétexte, c'est l'enquête d'un agent secret français à Hong Kong visant à comprendre et éliminer la cause des attentats qui visent spécialement des savants physiciens dans le monde en général, en France en particulier. A l'énoncé de tous les attentats dramatiques et des nombreux morts qui vont avec, le grand chef, sentencieux et pénétré, se tourne vers Meurisse et lui demande : qu'en pensez-vous ? Réponse : mauvaise série ..
Meurisse soufflant la fumée de son pistolet ou fumant un immense cigare, Dalban, éternel ronchon, regrettant le bifteck frites, l'échelon local Marcel Dalio, juif apatride et ancien légionnaire mais resté indéfectiblement français, ne cessant de chanter "j'irai revoir ma Normandie" et les trois, en chœur, l'entonnant dans un théâtre chinois sont irrésistibles.
Au jeune diplomate naïf qui joue franc jeu avec les autorités locales anglaises et qui s'étonne de la réticence de Meurisse, il lui est rétorqué : "il est toujours bon, jeune homme, d'être un peu en guerre avec les anglais".
Les emplois du subjonctif par Meurisse. Sans oublier la scène censée être romantique avec Valérie, l'agent anglais, où il lit LUI avec Brigitte Bardot en photo, le film fourmille d'idées, d'allusions à d'autres films, à d'autres personnages du cinéma ou de la littérature.
Le tout baigné dans la musique entêtante de Take Five (Dave Brubeck). Ce Monocle est un bon polar parodique de Lautner.