Si Dead of Night ne constitue pas la plus grande réussite de Bob Clark, à qui l’on doit le formidable Black Christmas (1974), reconnaissons-lui tout de même la pertinence de recourir au mort-vivant – comprenons un mort qui a repris vie et qui se décompose à mesure que le temps passe – comme métaphore de cet état intermédiaire dans lequel erre le soldat, jamais véritablement revenu du front sur lequel il a combattu. Aussi le réalisateur, après une ouverture coup-de-poing, compose-t-il un rythme assez lent qui incarne bien le flottement d’Andy dans une réalité qui se teint de cauchemars, réminiscences de la guerre et des boucheries vécues. Les scènes d’attaques semblent insérées par défaut dans une œuvre qui préfère investir le psychologique, se saisir de la famille comme d’une focalisation au travers de laquelle se révèle progressivement l’étrangeté du fils qui oscille entre présence et absence.
Il faut donc voir le long métrage moins pour son aspect horrifique que pour sa dimension politique : il est l’un des premiers réquisitoires contre la guerre du Vietnam et révise justement une créature mythique du cinéma d’épouvante en lui greffant un propos polémique bienvenu. Une curiosité à découvrir.