"Il mulino delle donne di pietra" est connu pour être l'un des premiers (le premier ?) film d'horreur italien en couleur. Enfin c'est surtout l'occasion d'aller généreusement piocher dans le cinéma d'horreur gothique en couleur que proposait alors la Hammer depuis peu.
On retrouve en effet de nombreuses similitudes avec les confrères britanniques. Un héros qui débarque dans un moulin austère, au 19ème siècle. Un vieil homme aigri et sec, savant fou sur les bords. Des couleurs vives et costumes sympathiques. Un peu de sang. Une touche d'érotisme (un regard attentif sur la version internationale verra même l'un des tétons de Dany Carrel, chose étonnante pour l'époque). Et une histoire sordide mêlant cadavres, expériences, et amour paternel.
Je ne critique pas le fait que les Italiens s'inspirent de la Hammer (pourquoi pas, après tout). D'autant que sur la forme c'est plutôt soigné. Avec en prime des décors extérieurs qui apportent du cachet (le film a été tourné en partie en Belgique et aux Pays-Bas).
Par contre "Il mulino delle donne di pietra" met beaucoup de temps à démarrer. Il faut pratiquement attendre la moitié du film pour qui l'inquiétude et le fantastique fasse son entrée. Quant au reste de l'intrigue, il n'y a pas énormément de surprises. Non seulement le titre et l'introduction laissent un doute limité sur la provenance des statues du sculpteur, mais en prime il y a un peu de déjà vu.
7 ans plus tôt, dans "House of Wax", Vincent Price récupérait déjà ses victimes pour en faire des statues de cire. Certains verront aussi le coup du père qui sacrifie des jeunes femmes pour sauver sa fille comme un emprunt direct aux "Yeux sans Visage". Mais soyons honnête, les deux films sont sortis à quelques mois d'écart.
Néanmoins les amateurs d'horreur gothique seront satisfaits. A noter qu'il existe plusieurs versions (française, italienne, internationale), qui présentent chacune des petites variations de montage.