- Bonne nuit.
- Vous oubliez quelque chose.
- Ah bon ? Quoi ?
- Priez avec moi.
- Quoi ?
- Comme Jane.
- Eh bien, je suis un peu rouillée.
- Répétez après moi.
- Mais je ...
- S'il vous plaît ? "Notre père qui es au cieux..."
- "Notre père qui es au cieux..."
- "...veille sur moi cette nuit..."
- "...veille sur moi cette nuit..."
- "...et protège moi du mal."
- "...et protège moi du mal."
- "Bénis Tarzan et sauve-le de ses ennemis."
- "Bénis Tarzan et sauve-le de ses ennemis."
- "Bénis Jane qui est si loin, ainsi que ses soldats."
- "Bénis Jane qui est si loin, ainsi que ses soldats."
- P.S. : "bénis aussi Connie."
- P.S. : "bénis aussi Boy."
- "Amen."
- "Amen."
Un gamin, un singe, un voleur de cheval et une fugitive
Le Mystère de Tarzan de son titre original beaucoup plus correspondant : "Tarzan's Désert Mystery", réalisé par Wilhelm Thiele d'après les personnages d'Edgar Rice Burroughs, marque la huitième aventure cinématographique de l'homme-singe incarnée par Johnny Weismuller. Sur un scénario d'Edward T. Lowe Jr. et Caroll Young, on retrouve Tarzan et son fils Boy, engagés dans une mission sanitaire par Jane, qui après la maladie de sa mère survenue dans l'aventure précédente a tout de même décidé de rester en Angleterre pour s'engager dans la Croix-Rouge afin d'apporter son aide en ces temps troublés de Seconde Guerre Mondiale. Faisant face à une épidémie, elle demande à Tarzan de lui ramener les plantes médicinales poussant uniquement dans la jungle avec lesquelles il avait soigné Boy dans Le Trésor de Tarzan. Une approche intelligente qui permet de se connecter à des opus précédents. Après la cité Palandria, découverte dans Le Triomphe de Tarzan, on découvre une nouvelle cité perdue dans une Afrique décidément ô combien exotique avec "Birherari". Birherari est une citadelle fictionnelle perdue sur le sable bordant le Sahara dans laquelle prospère une communauté plus ou moins Arabe car de variété blanche. L'occasion pour Tarzan de vivre de nouvelles aventures qui vont le conduire vers une jungle obscure, isolée et mystérieuse dans laquelle subsistent des créatures étranges. Entre des dragons de Komodo disproportionnés, des crocodiles à crête tenant du spinosaure, des lézards immenses, ou encore une araignée géante, jusqu'à se confronter à une plante tentaculaire mangeuse d'hommes, Tarzan à de quoi faire. S'ajoutent d'autres péripéties sous tension comme la pendaison publique avec l'intervention à cheval de Tarzan, ou encore la traversée périlleuse d'une tempête de sable. En ressort de nombreux périples qui assurent le spectacle et scotch les spectateurs à l'écran.
Après le départ de la franchise de l'actrice Maureen O'Sullivan qui a fini par dire stop à son rôle emblématique, le studio a choisi de ne pas remplacer la comédienne et de trouver une justification logique à son départ pour la remplacer par un autre personnage. Un procédé intelligent permettant de mettre en avant des femmes marquantes telles que la charmante Zandra par Frances Gifford, vu dans "Le Triomphe de Tarzan", qui succédait de manière intelligente à Jane. Avec Le Mystère de Tarzan, le studio va perpétrer ce procédé en offrant cette fois-ci la vedette à Nancy Kelly. En tant que Connie Bryce, la comédienne marque le récit de sa forte personnalité par une vivacité d'esprit amusante. Pétulante et fougueuse Connie est une magicienne qui s'improvise espionne pour le compte du cheik Amir. Il veut profiter de son passage en tant que théâtre itinérant dans la cité de Birherari pour faire passer un message secret à l'intention du Prince Selim (Robert Lowery) pour son père le cheik Abdul El Khim (Lloyd Corrigan), mettant à jour les méfaits de Paul Hendrix (Otto Kruger). Une bonne manière pour la comédienne de se mettre en avant au point de plus d'une fois voler la vedette à Tarzan. Elle apporte beaucoup d'énergie et s'impose avec impétuosité par le biais de nombreuses séquences divertissantes. On se régale de son tour de magie durant lequel elle se fait couper en deux devant des spectateurs médusés, du spectacle où elle anime les pirouettes et autres pitreries de Cheetah suspendue sur un câble tendu, ou encore de son talent de chanteuse où elle rend hommage à l'université de Yale à travers son chant « Boola boo ». Une bonne vivante capable de douceur qui enflamme l'aventure.
En matière de réalisation, Le Mystère de Tarzan se pose comme un des meilleurs opus de la saga. Appuyé par la photographie inventive de Russell Harlan et de Harry J. Wild, la mise en scène de Thiele ne manque pas d'ingéniosité pour rendre le spectacle visuellement attractif. Une réalisation offrant des angles de caméra ingénieux avec des prises de vue en contre-plongée qui sublime l'action. Niveau composition musicale c'est encore un brin anecdotique bien que la partition de Paul Sawtell reste "appréciable". Johnny Weissmuller assure une fois encore le spectacle en tant que Tarzan, bien qu'on perçoive à quel point le comédien devient physiquement de moins en moins crédible. Le manque de souplesse commence à se faire sentir. Le jeune Johnny Sheffield en tant que Boy est une pile électrique auquel on s'attache de plus en plus. Depuis son arrivée dans la franchise sur le quatrième opus "Tarzan trouve un fils" le jeune homme prend de plus en plus de place pour devenir une figure très importante. Si bien, qu'on aurait apprécié à la longue une transmission entre le père et le fils. Un passage de relais qui aurait pu être saisissant. En atteste la relation entre Boy et Connie qui se dresse comme le véritable duo dramatique de cette aventure. Côté méchant, Paul Hendrix par Otto Kruger sans être incroyable fait le taf. Une crapule notoire accompagné de son bras droit Karl Straeder par Joe Sawyer. À noter que les deux hommes vont connaître un sort peu enviable. On retrouve Cheetah qui une fois encore s'avère d'utilité primordiale pour nos héros entre la sauvegarde du message secret, ou encore la chasse aux turbans qui va permettre à Tarzan de s'échapper de sa cellule. Aussi utile que rigolote. Cheetah n'est pas le seul animal à tenir un rôle important dans cet épisode avec l'arrivée de "Jaynar", un superbe étalon sauvage jamais dompté jusqu'à sa rencontre avec l'homme-singe.
CONCLUSION :
Le personnage emblématique d'Edgar Rice Burroughs, continue de marquer les spectateurs à travers cette huitième aventure cinématographique avec Johnny Weismuller dans le rôle phare. Sur la réalisation de Wilhelm Thiele on se régale d'un périple divertissant qui ne s'impose à aucun moment comme un grand épisode de la franchise mais certainement comme un des plus dynamiques.
Une aventure Tarzanesque qui assume son côté fantastique pour un résultat distrayant.
- Alors, Tarzan, que puis-je faire à part donner le remède à Jane ?
- Dites que Tarzan seul, penser à elle.
- Ça marche. Au revoir, Boy.
- Au revoir, Connie. Après Tarzan et Jane, vous êtes ma préférée.