On a déjà vu beaucoup de choses, en matière d'animation japonaise, mais pourquoi ne pas continuer à creuser ce sillon fertile avec cette fable pleine de pingouins ? C'est sympa, les pingouins. Et surtout, au Japon, les enfants intelligents ne passent pas pour des ploucs arriérés... Encore une importation américaine en France qui me met hors de moi, ça. Ici, le jeune héros est un enfant précoce, passionné par le raisonnement scientifique, qui applique sa méthodologie à un phénomène bien étrange : la prolifération de pingouins sur sa petite île du Japon. Avec ce point de départ rigolo, l'histoire se développe ensuite dans des directions inattendues, avec l'irruption d'une assistante dentaire étonnante et d'une sphère mystérieuse en pleine nature. On pense souvent à Miyazaki, avec ses créatures pleines de dents mais pas forcément hargneuses, qui incarnent les forces brutes de la nature, et ses petits personnages tout mignons qui établissent un contact rassurant avec un monde inconnu de nous. La référence est flatteuse mais pas imméritée, même si ce film n'a pas l'ampleur des meilleures animations du studio Ghibli. Elle ne démérite pas du tout, en fait, avec quelques scènes assez ambitieuses, notamment sur la fin, et une façon très japonaise de ne pas opposer en permanence les extrêmes. Ainsi, le jeune surdoué va sceller une alliance avec ses persécuteurs scolaires, ce qui ne ressemble pas du tout aux dénouements stéréotypés des films qu'on voit en Occident habituellement. Et c'est bienvenu. Pour le reste, il y a aussi une histoire de maturation adolescente, comme fil rouge, et pas mal de phénomènes surnaturels... de quoi ressortir de là rassasié, et sans récrimination majeure, pourquoi se priver, donc ?