La délicatesse, Les souvenirs, Je vais mieux : qu'est-ce qui attire tant les cinéastes dans les romans de David Foenkinos ? Leur facilité d'adaptation sans doute, tellement les livres sont déjà découpés de manière cinématographique, et une alliance de fantaisie et de sérieux qui prépare le terrain à un spectacle aussi facile à voir que le roman est aisé à lire. Le mystère Henri Pick est fidèle au bouquin originel, dans ses grandes lignes, sur une intrigue moyennement crédible mais divertissante à suivre et dont la résolution est quelque peu tirée par les cheveux des hasards et des coïncidences (cela passe mieux à l'écrit qu'à l'écran). Un film tout confort, estampillé qualité française, mis en scène avec goût et bénéficiant de la photogénie de la Bretagne. On y égratigne très légèrement le microcosme littéraire (pour plus de profondeur voir Doubles vies d'Assayas) et l'embarquement dans une enquête bretonnante se fait sans heurts mais sans temps morts. Un peu décevant de la part de Rémi Bezançon qui semble avoir donné tout ce qu'il pouvait dans Le premier jour du reste de ta vie, se contentant ici de laisser les clés à Fabrice Luchini, somme toute plutôt bien dirigé, ce qui n'est pas toujours le cas. Il forme un couple attachant avec Camille Cottin même si on sent bien que les deux en gardent sous le pied et que le duo pourrait produire beaucoup plus d'étincelles. De ce film gentiment ludique et au ronronnement tranquille, il ne faut pas attendre plus qu'il ne peut donner. Davantage de fantaisie, voire de folie, on peut rêver, n'aurait pourtant pas été superflu.