Comme le dit Henri-Georges Clouzot au début du documentaire, il veut capter ces moments de peinture, et on voit aussi bien Pablo Picasso peindre ou un ingénieux système où la caméra ne filme que la toile au verso et donne l'illusion de voir la peinture se faire sous nos yeux.
J'avoue que l'effet est fascinant de voir un art se construire devant nous, avec des hésitations, des dessins de surimpressionner aux anciens, ou parfois de subtiles touches de couleurs. A l'origine, le film ne devait être qu'un court-métrage, mais Clouzot et son équipe technique (dont Claude Renoir) se sont laissés emporter par leur enthousiasme et la beauté du geste de Picasso.
J'ai déjà eu l'occasion de voir des toiles du maitre, mais là, il les enchaine sur le mois du tournage avec rapidité, et je le répète, c'est surtout la construction d'une œuvre devant nous qui subjugue.
Il y a parfois quelques apartés où le peintre discute avec le réalisateur, qui lui demande d'aller plus vite parce qu'il va manquer de pellicule pour voir la fin d'un dessin, ou alors la suggestion de voir non seulement des peintures au format carré, mais aussi dans des toiles qui suggèrent le Cinemascope,
C'est vraiment une expérience à la limite du sensoriel, mais c'est captivant.