ou
The walking dead
ou encore
L'impératif moral
Voilà un film qui m'aurait déçu par le passé, car il se focalise souvent sur la vie privée de la lanceuse d'alerte, sans apporter d'éléments d'enquête approfondis, d'informations supplémentaires sur le ''mystère'' d'un assassinat économique.
Aujourd'hui, j'accepte la manière sobre de montrer l'isolement progressif d'une femme entourée de patriotes qui ont choisi ''sciemment'' de se tuer au travail (inefficace conférence donnée par le syndicat pour les informer qu'il n'existe PAS de dose minimale de radiations acceptable pour éviter le cancer), ''patriotes'' auxquels elle doit dissimuler qu'elle fait passer leur intérêt particulier derrière la sécurité de la population. Consciente également des visées limitées des luttes syndicales, elle se tourne vers un journaliste dans l'espoir de mettre un terme à de dangereuses falsifications, contre son propre intérêt immédiat d'employée de l'industrie du combustible nucléaire.
Nichols ne disposant pas d'un dossier étoffé sur le sujet (pour cause), il préfère donc selon ses goûts, dépeindre les relations humaines. L'aliénation sociale de Karen Silkwood, abandonnée de tous ; le sacrifice (le chemin de croix?) de cette quasi sainte pour celles qui la rejettent, alors qu'elle-même a eu le souci de les accepter toutes - la raciste dont la fille meurt du cancer, la lesbienne qui l'aime, toutes celles qui ont choisi de vivre dans le déni en crachant leurs poumons et en se faisant passer au karcher et à la brosse.
Seul son amant est cohérent - veule et cynique, peut-être, en guise de réalisme - préférant s'en aller travailler à son compte dans la réparation d'automobiles.
D'ailleurs, sur le chemin pour retrouver les enfants de Karen confiés à la garde de leur père, le trio longe les pestilentielles raffineries de pétrole... Il n'y a pas d'échappatoire .