Les femmes de ses rêves

Ca peut paraître élevé comme note, mais je pars du principe que lorsqu'on lance un film de Dennis Dugan avec Adam Sandler, on a bien compris qu'on avait affaire à une comédie familiale - ici avec un vernis sentimental. Or, dans ce registre (pas mon préféré, évidemment), "Just go with it" se situe clairement dans le haut du panier.

Certes, on n'évite pas la plupart des défauts inhérents à ce genre de productions, toujours très calibrées, sans grande ambition formelle, d'une durée excessive, et dont on connaît la fin dès les dix premières minutes.

En revanche, "Just go with it" se distingue favorablement sur un certain nombre d'aspects, qui m'ont permis de passer un très bon moment, à une heure tardive où je ne souhaitait plus que me vider la tête.
Le film remplit parfaitement cette mission, sans que ce soit en l'occurrence péjoratif.

Déjà, Adam Sandler et Jennifer Aniston forment un duo de têtes d'affiche bien assorti, qui cabotinent gentiment chacun dans leur registre, mais sans aller au-delà du niveau de saturation.
Sandler joue un chirurgien dragueur qui a réussi dans la vie, donc on échappe à sa gaucherie habituelle souvent pénible, au bénéfice d'un sourire ironique permanent qui lui va plutôt bien.

Quant à Jen (ou devrais-je dire Rachel, tant ce personnage lui colle à la peau), la quadragénaire sexy a indéniablement de beaux restes, a toujours les tétons qui pointent effrontément, et plus sérieusement elle incarne avec conviction cette américaine moyenne secrètement amoureuse de son patron.

Signalons encore que les enfants sont pour une fois parfaits, enfin surtout la petite Bailee Madison, que je découvrais pour ma part, et dont on a pas fini de voir la jolie frimousse si vous voulez mon avis.

Dernier point, même si c'est un léger spoil, Nicole Kidman vient participer à la fête au cours de la deuxième heure, dans un personnage décalé dont raffolent les stars américaines en mal de dérision et de second degré, celui de sa propre image fantasmée par un certain public. Ce genre de prestation calculée apparaît souvent artificielle voire agaçante, mais pas ici, tant il est savoureux de voire la grande australienne, botoxée et charcutée de partout, évoquer avec ironie les méfaits de la chirurgie plastique....

Le film de Dennis Dugan peut également s'appuyer sur une trame scénaristique de vaudeville plutôt sympathique (à l'origine, il y a une pièce de boulevard français : "Fleur de cactus") qui multiplie les situations potentiellement comiques.

Là où ça se gâte, c'est sur les personnages secondaires, pas vraiment à la hauteur du reste...
Si Brooklyn Decker, qui vient exhiber sa plastique avantageuse, souffre d'un gros défaut d'écriture, tant elle est peu caractérisée, c'est surtout la figure de Nick Swardson (alias Dolph Lundgren dans le film) qui m'a gonflé. Caricature ambulante très peu inspirée, chacune de ses interventions tire le récit vers le bas, alors que "Just go with it" parvient souvent à être drôle.

J'étais probablement d'humeur indulgente, mais des comédies romantiques aux valeurs traditionnelles, qui parviennent malgré tout à allier une écriture soignée, une interprétation convaincante et un humour agréable voire un brin corrosif, il n'en existe pas des quantités à ma connaissance...