Indiens de perdus, paradis pas retrouvé
J'ai vu ce film la semaine dernière, il ne s'est pas passée une journée depuis sans que j'y repense.
Des images magnifiques bien sûr qui me reviennent, mais aussi une nostalgie, une superbe tristesse, empreinte de beauté et de grâce.
Ce film a tout pour diviser le public, particulièrement la version longue que j'ai regardé. Pas d'action, peu de dialogues, tout ou presque passe par l'image, et quelles images !
Mais malgré son incroyable beauté, Le Nouveau Monde est terriblement triste. C'est une histoire d'amour bien sûr, mais c'est surtout celle d'un paradis perdu, et de la fin d'une grande utopie. Terrence Malick ne nous raconte pas la conquête d'un nouveau monde, mais il suggère, il annonce sa future destruction. On assiste donc aux prémisses d'une apocalypse, mais sans jamais que le film ne tombe dans le mélodrame ou la facilité, et tout en préservant une essentielle note d'espoir.
Ajoutez un casting excellent (cette Pocahontas est l'incarnation de la grâce, et, oui, même Colin Farrell est très bon), un montage fluide et intelligent, une musique parfaite (Wagner et Mozart !), et vous comprendrez pourquoi j'ai été bouleversé par cette œuvre unique, contemplative et sensorielle.