Une nouvelle petite comédie sympatoche avec Anne Hathaway et Robert de Niro en prime? Ok, I'm in.
Ouais, mais en fait non. Grosse déception là. Ok, je ne m'attendais pas au film du siècle. Ok, je sais que c'est le genre de film qui ne casse pas trois pattes à un canard niveau scénario. Mais je sais qu'on PEUT faire du bon avec le genre comédie (romantique ou pas) américaine! Malheureusement, ce film échappe à la règle.
Le thème restait pourtant assez original: une start-up new-yorkaise décide d'engager des stagiaires seniors pour bénéficier d'employés sous-rémunérés habitués au monde professionnel - car oui, pourquoi engager des jeunes petits cons sans aucune expérience (le but de faire un stage étant quand même de découvrir un milieu professionnel et de gagner de la soi-disant expérience) qui viennent de passer 4 ans à la fac à se bourrer la gueule, quand on peut engager des vieux bien propres sur soi qui s'embêtent à la retraite? C'est gentil pour papi, mais faut peut-être penser aux soi-disant petits cons qui galèrent sur le marché du travail. Bref, déjà, l'idée m'hérissait les poils. Mais j'ai malheureusement continué à crisser des dents tout au long du film.
Ca commence avec ma chère petite Anne Hathaway, qui semble condamnée à camper des rôles de midinette de comédie romantique alors que oui, je suis persuadée qu'elle vaut mieux que ça. Elle est ici réduite à un rôle de meuf insupportable, lunatique, qui fait du vélo au bureau, qui est débordée et au bord du burn-out, et qui trouve une oreille compatissante auprès d'un papi de substitution pour pigner à son aise. Et justement, on en parle du papi? Robert de Niro (bon, il a besoin de sous lui ou ça se passe comment?), pas du tout crédible à se faire chier à la retraite (sérieux, quand t'as bossé toute ta vie dans une entreprise d'annuaires, t'as envie de te reposer pépère non?), est relégué à un rôle de joséphine ange gardien. Il est transparent tout le long du film. Il ne sert clairement qu'à "sauver" le personnage d'Hathaway d'une certaine crise maniaco-dépressive. Et elle est où ma pronfondeur du personnage? Le malaise du retraité qui intègre une nouvelle boîte à l'ère du numérique? Nope. Rien du tout - à part 2, 3 scènes un peu rigolotes avec les autres employés jeunes funkys, on ne nous donne rien. Et c'est bien dommage.
Je finirais ma critique par
1) l'agacement que m'a procuré le fait de voir, pour la énième fois, les personnages du film posséder des maisons de MALADE dans Brooklyn (sérieux, vous connaissez le coût du logement là-bas? pfiouu).
2) la fureur que m'a donnée le portrait de l'homme au foyer comme, encore et toujours, d'un mec castré par le succès de sa femme, incapable de supporter son rôle, obligé
d'aller tromper sa femme parce que bouhouhou, monsieur se sent seul à la maison.
Bah non, les mecs, faut arrêter deux minutes de traiter les hommes au foyer comme ça. Ca fait féministe d'en caser un dans son film, c'est sûr. Mais dans ce cas-là, assumez le truc jusqu'au bout et arrêtez de toujours leur donner le mauvais rôle. Je veux un homme au foyer qui se respecte, moi, caca alors.
Mais sinon, pour se détendre et sourire gentiment devant la bêtise que peuvent avoir certains films américains du genre, c'est pas mal.
PS: ma critique acérée l'aurait sans doute été un peu moins, eu-je vu le film en VO, mais ayant dû me le coltiner en VF, je n'ai pas réussi à avoir une once d'indulgence.
Performance des acteurs: 7/10
Esthétique du film (image, décors, costumes): 7/10
Scénario et dialogues: 3/10
Ressenti personnel: 4/10