Le Pacte des loups par Lauriane Ipsum
Coup de coeur plus jeune, c'est aussi le film qui aura révélé Vincent Cassel à mes petites entrailles de jeunette. Car il faut dire que chez Gans, même ce qui est censé être laid se transforme en beau. C'est là l'atout majeur du cinéaste qui maîtrise un esthétisme sans faille, où les costumes, les décors et les lumières se trouvent sublimés par des plans et des dialogues empreints de poésie et de délicatesse. Moi qui suis très difficile concernant les films français, d'autant plus lorsqu'ils sont dits "d'époque", Le Pacte des Loups aura sur charmer et comble toujours mes yeux en mal de beauté.
Néanmoins si l'enveloppe se trouve délectable, la trame quant à elle est vite dépassée par ses propres ficelles. Film de monstre ? de moeurs ? de vengeance ? de romance ? Gans s'essaie ici au multi-genre sans totalement en maîtriser les codes. Certes le film semble retracer l'avancé du livre dont il s'inspire (que je n'ai cependant pas lu), mais ici la notion de chapitres est trop présente et le résultat final est offert sous forme de cases trop évidentes. Le tout manque de fluidité et de finesse, et certaines scènes comme certains personnages perdent de leurs atouts à travers des situations et gestuelles un poil trop clichés. Une fin un peu bâclée qui laisse sur sa faim, et qui aurait gagné à être moins évasive.
Mais globalement, un film qui se laisse voir et revoir ; quand certains le prendront de haut, d'autres sauront l'apprécier à sa juste valeur, pour ses qualités visuelles et techniques, et trouveront louable l'effort de s'éloigner des grandes lignes pour proposer quelque chose de différent.