Un tonitruant mélange de genres qui brasse moult références à la culture asiatique, au jeux vidéo et au cinéma populaire et les assemble dans un grand film d'aventure : bouillonnant, riche et truculent, dans lequel le réalisateur semble avoir voulu condenser tous ses fantasmes de geek. Je dois avoir le même genre d'imaginaire, parce que j'y adhère complètement.
Le reproche le plus récurrent qui fut adressé au film est son manque de cohérence historique. En substance : Un indien qui fait du Kung Fu au 18ème siècle, ça fait désordre. Pourtant, à aucun moment le film ne prétend viser la reconstitution historique. La première scène de combat met d'ailleurs clairement les points sur les i avec ses chorégraphiques stylisées et son ambiance de film de sabre.
Le Pacte des Loups se révèle parfois imparfait dans sa narration, avec un rythme maladroit qui donne l'impression de s'essouffler à mi-parcourt. Ses second rôles ne sont pas tous impeccablement joués non plus et le scénario n'est pas des plus surprenant (la faute à un Vincent Cassel qui en fait des tonnes).
A contrario, la mise en scène est remarquablement efficace, avec une maîtrise saisissante du ralenti qui fera frémir les amateurs de Crying Freeman et humilie gentiment la plupart de ceux qui s'y sont essayés pendant l'après Matrix. Le directeur photo s'est assuré que chaque plan du film pouvait servir d'image de promo, et on en prend vraiment plein les mirettes: Le design des costumes (le célèbre manteau des deux cavaliers au début du film ou le look "Soul Calibur" du boss final), la créature, les superbes décors du Gévaudan, d'une beauté sauvage et glacée ou encore d'ingénieuses et élégantes transitions entre les scènes.
Le film dure 2h20 que l'on sent à peine passer, car même s'il prend le temps de développer son intrigue, le montage est dynamique et enchaine les péripéties à une cadence réjouissante où s'alternent : action brutale et viscérale (à ce titre, la scène de "capture" de la bête est assez mémorable), érotisme suave (Monica Belucci et ses courbes aguicheuses) et même une pseudo romance un peu expédiée (avec une Emilie Dequenne en ravissante pimbêche à qui il est difficile de ne pas sourire bêtement).
Note : La Director's Cut est à éviter absolument. En 8 minutes supplémentaires, cette version parvient à gâcher le film en lui donnant un air de mauvais sitcom par l'ajout de rebondissements artificiels dans la trame romantique.