En mêlant le cinéma d'hier et celui d'aujourd'hui, en essayant de plaire autant aux fans d' Angélique marquise des anges qu'à ceux d' Alien, Christophe Gans revisite la vieille légende de la Bête du Gévaudan, avec des audaces visuelles et narratives, en poussant les situations jusqu'à leur paroxysme et avec l'ambition de sortir des sentiers battus ; il n'a peur de rien, c'est sa vision. Sauf que dès le début, on sent que ça va être délibérément tourné vers les effets spéciaux utilisés un peu n'importe comment plutôt que vers un scénario solide, car il faut bien le dire, son histoire de la Bête du Gévaudan n'est vraiment pas crédible, en tout cas moi, ça ne m'a pas du tout convaincu.
C'est un film fourre-tout, à la mise en scène racoleuse où divers éléments de films de genre n'ont pas nécessairement leur place là-dedans, la propension du réalisateur à mélanger ces genres (film d'aventure, épopée romanesque, film d'angoisse avec une touche de fantastique, et film de kung fu) me gêne quand même ; voir un Indien qui fait du kung fu dans le Gévaudan du XVIIIème siècle, ça l'amuse peut-être, mais pas moi, en plus avec des ralentis à la Matrix, c'est risible et grotesque. Tout ça parce qu'il a voulu inclure dans son casting son pote Mark Dacascos avec qui il avait tourné Crying Freeman, sauf que dans ce film, Dacascos était bien plus dans son élément. Mais pas ici. C'est dommage un tel résultat, car en s'inspirant de nos peurs ancestrales, en employant des acteurs intéressants et en tournant au coeur du vieux Périgord (notamment au château de Puyguilhem que je connais très bien), Gans disposait d'un sujet au potentiel très riche, et ça aurait pu être vraiment formidable, mais il a fallu qu'il fasse n'importe quoi... pour moi c'est un vrai gâchis.