Ce court-métrage est typique du style et de l’esprit Pixar. Techniquement irréprochable, il véhicule un état d’esprit destiné à séduire les âmes sensibles de la jeune génération, qui adore l'animation et la romance.
Dans une ville, un jour de pluie, une multitude de personnes avance abritées sous des parapluies, tous serrés les uns contre les autres et l’immense majorité des parapluies sont gris. Le spectateur ne voit qu’une mer de parapluies, parce que la caméra est à leur niveau. Dans cette mer, un parapluie bleu ressort, à cause de sa couleur et de traits qui symbolisent un visage avec deux yeux, un nez et une bouche. Comme par hasard, à côté, un parapluie rouge avec des traits féminins. On observe un gentil petit flirt entre ces parapluies colorés. Malheureusement, ils sont séparés par un coup de vent et les directions prises par leurs propriétaires.
Les aléas sont agréables, mais il faudrait être bien naïf pour douter un seul instant de comment l’histoire finira. D’accord, c’est un conte et le film se regarde, et même pourquoi pas avec une petite larme à l’œil. Mais non, ce n’est pas un chef-d’œuvre. C’est une gentille bluette racontée présentée sous un angle charmant, mais tout ceci est cousu de fil blanc. La romance est suivie avec bienveillance par des objets genre boîte aux lettres, bouche d’égout, etc. Du début à la fin, on sent à quel public le film s’adresse. Oui, il a son côté séduisant, mais c’est parfaitement fabriqué. Malgré une originalité bien calculée, ce film reflète un état d’esprit terriblement conformiste et rassurant, avec le bleu pour le garçon et le rouge pour la fille, l’approche délicate et la lutte contre tous les obstacles indépendants de la volonté des deux parapluies, complicité des jolis parapluies aux couleurs vives. La pureté de la relation sentimentale opposée aux comportements aveugles des humains qui avancent comme une marée de moutons grisâtres aux préoccupations bassement matérialistes.