Adapter un chef d’œuvre de la littérature allemande (ou turque, ou biélorusse, ou aztèque, c'est pas la question) est une gageure, un pari, un défi.
Si le film parvient (aisément) à raconter l'histoire, il échoue à décrire les personnages si à la marge, si défavorisés par la vie, le monde, la société, les astres, l'univers et sa proche banlieue. Parce que c'était impossible. Le livre se permet par exemple de résumer la vie de Mme Gaillard, la nourrice de Grenouille, pour expliquer pourquoi elle est si indifférente. Le film ne pouvait pas se permettre ce type de divergence de l'histoire sans durer 5 heures. Il n'a donc pas toute la richesse du livre et les motivations des personnages restent vagues.
Plus qu'une adaptation, ce film est un hommage qui devrait pousser à lire le livre.