Le Parfum, histoire d'un meurtrier par AntoineRA
Le Parfum est empli de grâce. Celle d'une bande-son absolument merveilleuse qui s'inscrit parmi les compositions cinématographiques les plus grandioses d'une génération. Tykwer, Klimek et Heil retranscrivent ainsi toute la puissance élégiaque d'un univers singulier, vécu à travers le perso principal - joué par un Ben Wishaw fabuleux - capable de sentir toutes les odeurs du monde. La beauté des arrangements, et d'un visuel d'époque à l'esthétique riche et sombre (18e siècle), parvient alors à nous faire frémir les narines. De ce fait, l’œuvre en devient par moment malsaine, dans son imagerie, ainsi que dans sa prise de position envers le meurtrier que l'on espère voir réussir, pour notre simple satiété artistique. Car la réalisation atmosphérique offre des plans sublimes, et une osmose musicale transcendée lors d'un finale qui assume pleinement sa dimension surréaliste. Avec Le Parfum, on ne peut s’empêcher d'être conquis par les 2h30 d'une œuvre enchanteresse qui a tôt fait de nous happer dans ses senteurs divines.