Or, noir et sang
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le 25 nov. 2013
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Si tu as lu ma critique d'Apocalypse Now tu sais probablement que je considère Coppola comme le plus grand réalisateur de tous les temps. S'il a un tel statut dans mon coeur c'est aussi parce qu'il a réalisé le meilleur film de tous les temps : la trilogie du Parrain. Car pour moi la trilogie est un seul et même film. Alors oui le second est encore meilleur que le premier, mais viens même pas me chauffer en me sortant que le trois compte pas ou qu'il est une insulte à la saga. Tu parles pas d'un vulgaire Star Wars épisode 1 là, tu parles d'un film incroyable, réalisé par un génie et porté par Al Fucking Pacino. Donc baisse d'un ton si tu veux pas que je te fasse le genre d'offre impossible à refuser.
Le Parrain premier du nom est une fresque devenue au fil du temps une histoire de famille quasi mythologique. On connaît tous le script par coeur, on a tous chialé comme des cons quand Sonny s'est fait descendre à cause de cet enfoiré de Carlo Rizzi, on s'est tous dit "putain, quel tueur ce Coppola" après un simple travelling avant sur un Michael qui devient en un seul monologue un Don impitoyable, on a tous aimé ce nounours de Luca Brasi alors que, quand même, le type apparaît à peine trois minutes sur l'ensemble du film, bref, on a tous une scène, un personnage, un souvenir préféré lié au Parrain premier du nom qui, quoi qu'on en dise, reste plus ancré dans l'imaginaire collectif que le 2.
Coppola est, en plus d'un réalisateur au-delà du génie, un excellent scénariste. Ecrit avec Mario Puzo, auteur du livre original, le film regorge de répliques inoubliables comme celle de Don Corleone évidemment ("an offer he won't refuse") mais aussi celles de Michael qui remet à sa place ce traitre de Freddo ou qui ironise sur la naïveté de Kay. Le Parrain est aussi un film qui a des choses à dire, qui parle d'un monde mafieux impitoyable mais régi par des codes, par des valeurs, par une sorte de déontologie qui s'éteint lentement à mesure que le monde se modernise et que tout se perd au profit d'un capitalisme sans foi ni loi, à l'opposé de celui des Don Corleone qui, au fond, (c'est en tout cas la thèse du film), ne sont que des hommes de pouvoir marginalisés. Certains y verront à juste titre une vision complaisante de la mafia, j'ai décidé d'y voir une sorte de peinture nostalgique d'un monde qui disparaît en emportant avec lui les hommes qui le constituaient.
Je conclue en disant une nouvelle fois que la trilogie est un tout et que ce tout est la plus grande fresque de l'histoire du cinéma, et de loin.
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Créée
le 9 janv. 2016
Critique lue 259 fois
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