Je ne comprends pas ce que les gens ont avec ce film.. Un tel engouement pour rien finalement.. Tout ce qu'on a, ce sont de longues discussions entre vieux cons, qui font mine d'avoir de l'autorité tout ça parce qu'ils sont entourés de gorilles sans cervelles, qu'ils ont les cheveux gominés en arrière et un accent particulièrement reconnaissable. Une galerie de personnages plats, tout autant que l'intrigue, et une impression de longueur qui n'en finit pas (les films sont déjà très longs de base, pas la peine d'en rajouter). Pourtant c'était prometteur, De Niro, Al Pacino.. Un film de Gangster, mais non ! Le public veut de l'action, ou plutôt des actions et nous faire tenir éveillé 3 heures et 22 minutes avec 2 fusillades tout au plus, pour je ne rappelle un film de gangster, c'est honteux Monsieur Coppola. Je me suis demandé si je ne regardais pas un film de Jim Jarmush durant un moment ! C'est juste soporifique, ce dernier aurait pu tenter de jouer avec le charme, le charisme, l'esbroufe, le vécu qui parle de lui-même.. Sauf que lorsque l'on n'a pas vécu cette période de l'histoire réelle pourtant, ben difficile de s'y intéresser.. Et puis si les faits ne sont pas captivants autant les embellir, on est au cinéma après tout.. Alors, oui il reste la reconstitution, les costumes, mais c'est tout, la musique, où plutôt les 3 notes qui composent la mélodie, c'est loin d'être suffisant pour être mémorable, une mise en scène scolaire, un cruel manque de rythme, et puis des petits gros moustachus portant un costard et un chapeau, c'est comme si le poissonnier du coin prétendait être le descendant d'Al Capone ! Les incorruptibles, de De Palma, je garde. Les Parrains, poubelle !
D'ailleurs si Coppola était réellement pionnier comme on le dis, les nouveaux films de gangster serait en toute logique dans la même lignée, alors que pas du tout. Tout ce qu'il a fait, en une trilogie s'étalant sur plus de 10 ans et surévaluée au possible, c'est définir ce qu'est un parrain de la mafia, à l'aide d'une caricature forcée et d'un accent qui fait à coup sûr vomir par les oreilles après une dizaine d'heures au compteur, et s'attaquer à quelque chose de jamais vu jusqu'alors au cinéma et il est là, le hic, comme c'est le seul film de gangster durant longtemps, bien forcement c'est le meilleur, ah moutons que nous sommes.
Pour ce qui est de la captation du réel, je ne mets pas ça en doute, la photographie est sublime, je n'ai rien à dire, mais dans ce cas, ne vendez pas un documentaire déguisé en film, vendez nous directement, l'essentiel de l'histoire et non une reproduction, l'épilogue de la conception du film ou sur l'enfance de Scorsese que j'ai vu (et c'est pour dire que je me suis intéressé au cœur du sujet) est plus distrayant que la propre histoire romancée ! Et enfin, le film pour ne pas citer le triptyque mélange tout au niveau de son écriture.. Des flash back placés n'importe comment, absence de transition lorsque celles ci devraient être obligatoire.. Et les personnages en eux même pour revenir dessus, ont beau avoir des valeurs.. Même si personne ne se bat réellement.. Mais jouent les italiens ignares protubérant des paroles forcées et préparant une mayonnaise avec le bout de leur index pour seule défense, arrivent à ma grande surprise à intimider une petite bourgade sicilienne ! Je suis étonné. Et puis bons personnages est et a toujours été synonyme de bon film, c'est le héros qui fait le film, on pourra dire ce que l'on veut, il y a des choses que l'on ne peut réfuter. Ici, les protagonistes sont seuls, n'ont pas de but à accomplir, pas d'enjeux, et les seuls antagonistes que l'on voit, pointent le bout de leurs nez d'immigrés quelques dizaines de minutes avant l'impact..
L'argent fait le pouvoir certes ! Et comme Le Parrain, a gagné le gros lot en 72 alors forcement ça lui donne raison..
De plus, l'épopée, je l'attends toujours.. Parce que la famille Corleone a beau avoir subsisté pendant près de 2000 ans, on s'attaque à seulement 2 générations en 3 films, ce qui est très peu, mais déjà trop ! Le registre épique, je l'attend toujours, je n'attends pas l'aventure, bien évidemment ce serait trop demandé mais un minimum "d'entertainment", c'est le principe même du divertissement ! Je n'ai jamais été très féru de documentaire effectivement mais c'est comme tout, il faut savoir goûter ce que l'on ne connait pas avant de juger trop hâtivement et tandis que le second film se termine, il me laisse un gout amer un peu trop prononcé, s'il faut attendre le 3 et dernier morceau de gâteau pour enfin pouvoir le savourer alors je n'ai déjà plus faim..
Personnellement, encore une fois je ne vois pas trop l'intérêt d'engager des acteurs pour jouer le strict minimum alors que la vérité dépasse de loin l'histoire romancée. Mais le Parrain dans tout ce qu'il tente reste médiocre, il n'est ni très sombre, ni très mémorable au final, ni très violant, ni très mature, c'est juste le délire d'un réalisateur qui a eu, je dois le reconnaître, une brillante idée en tentant d'adapter quelque chose à un siècle ou les remakes n'existaient pas encore. Je ne reproche pas au film sa mise en scène mais les propos même qui méritent à coup sûr un traitement de qualité, là ce n'est ni l'un ni l'autre. Le génie d'un réalisateur c'est d'arriver justement, à capter l'attention de son public même s'il s'agit de simples monologues et plans fixes de 45 minutes ! Mais là, le seul plaisir que j'en tire n'est pas d'ingurgiter les paroles scabreuses de concubins à la pilosité ébouriffante et à l'accent qui donne la nausée, mais juste d'accélérer le temps..
Le Parrain ne se pose aucune question, il reprend mot pour mot les écrits de Puzo sans ajouter davantage. Et encore une fois, il vaut mieux un bon documentaire qu'un mauvais film. Le Parrain, c'est comme aller dans une maison de retraite et entendre des ancêtres pour qui l'attachement est le plus inexistant, nous déballer une histoire sans fin et sans chute, tandis que l'on a qu'une envie, c'est d'aller lâcher une torpille atomique dans le cabinet.