Eh oui, à mes yeux, Le Parrain : 2e partie surpasse le premier opus de 1972. A vrai dire, je n'avais pas tellement accroché au premier : étant donné tout l'engouement qu'il a suscité, j'ai été un peu déçu, je m'attendais à plus.
Le premier film a au moins eu le mérite d'introduire des personnages charismatiques qui prennent toute leur substance dans ce second opus ! La construction est atypique, et met en scène entre autres l'ascension de Vito Corleone, interprété par De Niro, qui égale presque le personnage de Marlon Brando, ce qui est en soi une prouesse. Le parallèle entre les progrès de Vito Corleone et les échecs de son fils, écart qui se creusera dans la 3e partie, est magnifiquement mis en valeur par la construction du film.
Quand je parle d'échec, ce n'est pas un échec à la Requiem for a Dream, où tout le monde échoue. Ça me fait plutôt penser à Scarface, avec un Al Pacino plein d'assurance et sans pitié qui réussit dans la vie sans jamais réussir sa vie. Et dans les deux cas, le problème se situe au niveau familial (la sœur dans un cas, le frère et la femme dans l'autre). Al Pacino est définitivement le candidat idéal pour le rôle du Capo di tutti capi, puissant et influent, mais qui se prend toujours le revers de ses méfaits et fini par faire du mal à ceux qu'il aime.
Cette 2e partie sert autant à continuer l'histoire qu'à développer les personnages, et là j'ai vraiment compris l'objectif de cette trilogie. Elle sert le premier film, le complète même, et lui rend hommage. Elle lui rend d'autant plus hommage que son scénario est pourvu de rappels (début festif, fin par des assassinats organisés...). Le Parrain ne se suffit pas tellement à lui-même, c'est aussi grâce à ses suites qu'il prend tout son sens.
Même pour moi qui n'ai pas adoré la 1ère partie, ce film était superbe. Je pense que pour quelqu'un qui a adoré Le Parrain, alors cette suite, c'est du pain béni.