C'era una volta Michael Corleone
Un petit point de moins que le premier.
Non, non, je vous vois venir, ça n'est pas à cause du projectionniste soûl de la cinémathèque de Toulouse.
Tout a déjà été dit sur le triptyque de Coppola, je vais donc me contenter de recueillir mes impressions dans la comparaison avec la première partie.
J'ai simplement trouvé les thèmes abordés un peu moins fascinants que le précédent. Plus complexe dans la relation de Michael Corleone avec sa famille, le film se centre surtout sur Al Pacino et oublie parfois de s'occuper de sa galerie extraordinaire de personnages secondaires (un peu amputée après la perte des rôles forts de James Caan et Robert Duvall, pas étrangers à la si grande réussite du premier). On assiste alors à la dégradation de la relation de Pacino avec Diane Keaton, aux états d'âme de Pacino sur sa filiation, à l'interrogatoire de Pacino par la justice, ou encore au désintérêt progressif de Pacino par rapport à John Cazale (qui nous sort encore une fois une performance énormissime). On a quitté la trame du premier film sur la succession, sur la chute et la résurrection du Parrain, pour s'orienter vers une gestion de la famille un peu moins passionnante. Les flashbacks sur la jeunesse montante de Vito Corleone, extrêmement justes et réussis, arrivent alors à chaque fois au bon moment, comme une sorte de respiration, pour nous sortir des méandres de l'esprit calculateur de Michael. On s'aperçoit alors très vite que le fils ne tient pas la comparaison avec le père, que ça soit à l'écran ou dans la gestion du patrimoine familial. Les temps changent...
On peut aussi regretter l'ambiance new-yorkaise du premier opus, en rien comparable avec Las Vegas, qui n'apparaît d'ailleurs presque pas à l'écran.
Il faut bien entendu garder à l'esprit que, en soi, le Parrain II reste un très bon film (notamment grâce à la BO magique de Nino Rota qui mériterait plus qu'une parenthèse dans une fin de critique, mais bon, on ne respecte plus rien de nos jours). Mais il nous apprend cependant une chose, qui restait en suspense avec la fin du premier : le Parrain, c'est Vito. Point barre.