The Godfather II, c’est histoire du cycle infernal de la vengeance, de la vendetta. Système mortifère qui entraîne mort sur mort dans une spirale sans fin. Dans ce milieu, la mort est une fatalité : avoir pitié c’est se condamner à mort, mais ne pas en avoir c’est également se condamner à la mort.
Dans ce deuxième volet : les épisodes de la vie de Vito Corleone dans sa jeunesse et de l’histoire de son fils Michael alternent, montrant ainsi où se trouvent les racines de cette violence. Comment y échapper ? Est-ce seulement possible ? Si bien que si le comportement de Vito et de Michael est condamnable, on ne peut que les prendre en pitié d’être prisonniers de ce milieu où ils sont nés.
Michael s’endurcit de plus en plus, il est comme détaché de tout, sans sentiment, mais le volcan explose dès qu’il est atteint dans ce qu’il a de plus cher : sa famille ! C’est un sujet qui le tourmente, il a peur de la perdre, mais finalement il va la détruire par ses propres actes. Sa famille proche se retourne contre lui. D’abord Fredo qui lui crache au visage sa frustration de ne pas être le chef de famille alors qu’il est son aîné. Michael se montre incapable d’entendre cette colère et cette souffrance. Puis pire que tout : Kay lui annonce que leur fils n’a pas été perdu suite à une fausse couche mais suite à un avortement... Et là encore, il est incapable d’entendre la douleur qu’elle exprime.
Sa famille se désagrège tandis qu’il s’isole de plus en plus en lui-même, entraînant avec lui ses enfants qui sont morts avant même de vivre. Assis sur le canapé auprès de leur père, ou bien avec leur mère qui vient les voir en cachette, ce sont des enfants éteints, apeurés, anéantis par une réalité qu’ils ne comprennent pas.
Trois scènes marquent la consommation de la destruction du lien familial.
Celles qui concernent le lien avec Fredo ont lieu à l’occasion de deux étreintes fraternelles mensongères : celle où Michael embrasse Fredo sur la bouche avec violence en lui disant qu’il sait sa trahison. Difficile de ne pas penser à la célèbre scène évangélique du baiser de Juda représentée par tant de peintres et associant ce signe d’amitié, le baiser, à la pire des trahisons : livrer l’autre par ce même geste à la mort.
Puis au moment de la mort de leur mère, Michael étreint Fredo dans ses bras lui laissant entendre qu’il lui pardonne tandis que dans le même temps il confirme à son homme de main par un regard l’ordre qu’il lui avait donné quelques années auparavant de l’exécuter quand leur mère serait morte.
Celle qui concerne son lien avec Kay. Ici, c’est frontal, brutal, aucune méprise n’est possible, Michael la frappe avant de la chasser.
Désormais isolé, cet homme qui s’est endurci dans son rôle n’a plus auprès de lui que sa sœur Connie revenue surtout pour être présente auprès des enfants… Il portera le restant de ses jours le poids du regret des actes commis envers les siens. Ce que nous raconte le 3e volet.