Rideau
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Pourtant le long-métrage reste une œuvre de Francis et ça se voit par moments : il y a cette palette de gueules, ces histoires de famille(s) toujours emplies d'amour incestueux, ces tueries imprévisibles, cette rédemption palpable qui glisse constamment entre les mains de quiconque la désire ardemment, il y a du vécu à travers une poignée de plans, il y a la beauté des cadrages, des décors pharaoniques, le brillant boulot de Gordon Willis à la photo... Pour autant, Le Parrain 3 n'égale en rien ses deux prédécesseurs car nulle trace de la même atmosphère si pesante ni les mêmes enjeux, ni la même qualité d'acting (cette embarrassante scène de roulage de gnocchis entre Andy Garcia et Sofia Coppola). En dépit de ses qualités, cette suite ressemble à s'y méprendre à un mauvais téléfilm par instants.
Le montage s'avère hasardeux et le rythme en pâtit fortement, pas vraiment aidé par Carmine Coppola remplaçant malgré lui le regretté Nino Rota. En résulte une musique malheureusement jamais aussi bien installée, Coppola Père se contentant principalement de reprendre le thème connu de tous et le disséminer un peu partout. Et si Le Parrain 2 s'éloignait du roman originel de Mario Puzo, il en conservait néanmoins les bases, solides et cohérentes, uniformisant les pensées du livre et du film. L'intrigue de cet épilogue est quand à elle originale, toujours bien entendu écrite par les deux hommes, mais elle semble forcée, arborant des thématiques intéressantes comme la place de l'Eglise dans les "affaires" mais sans jamais tenir la même cadence ni proposer la même intensité.
Au final, Le Parrain 3 est une œuvre aussi singulière que dispensable, aussi réussie par moments que ratée à d'autres, un film de commande dont le statut factice se voit hélas comme le nez au milieu de la figure, comme le jeu de Sofia Coppola, comme les cheveux en brosse d'Al Pacino, comme l'incroyable bâclage de la VF.
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Créée
le 19 nov. 2020
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