Soucieux de régulariser ses affaires, Michael Corleone (Al Pacino) cherche à établir des liens avec l’Eglise en investissant dans une banque vaticane. Mais il va se rendre compte que la mafia existe aussi au Vatican, ayant des contacts très hauts placés, et l’arrivée au pontificat d'un certain Jean-Paul Ier (Raf Vallone), soucieux d’éradiquer toute corruption au sein de l’Eglise, va précipiter les événements… Michael Corleone va avoir fort à faire s’il veut protéger le pape de ses ennemis à la puissance sans limites.


Sorti 16 ans après le deuxième volet, ce troisième épisode réalisé par Coppola ne remporta pas le même succès que les épisodes précédents. Pourtant, il se révèle tout-à-fait à la hauteur de la saga, égalant presque le premier volet en termes de puissance narrative. Sur la forme, rien à reprocher, tant le travail de Gordon Willis à la photographie se révèle encore une fois d’une perfection incroyable, de même qu’un casting au sommet duquel Al Pacino ne peut pas se faire voler la vedette par l’arrivée d’un Andy Garcia pourtant excellent.
Si la première heure reprend les codes de la saga sans grande originalité, les deux heures qui suivent sont un régal de tous les instants, culminant dans une incroyable demi-heure (hallucinante séquence de l’opéra, sur fond de Cavalleria Rusticana... Que demander de plus ?), qui constitue à elle seule une leçon de cinéma, tant sa perfection s’avère absolue.
Mais le plus incroyable – et inattendu – est l’ancrage du récit dans un contexte historique reconstitué avec une rigueur impeccable. A l’image des travaux passionnants de David Yallop (Au nom de Dieu, réédité aujourd’hui sous le nom Le Pape doit mourir), Coppola et Puzo, auteurs du scénario, reviennent sur les causes de la mort subite de Jean-Paul Ier, l’expliquant de la manière la plus cohérente qui soit, par un complot mafieux et franc-maçon en réaction à la volonté d’épuration du pape fraîchement élu. Et c’est avec un intérêt particulier que l’on suit un récit d’autant plus glaçant qu’il correspond sans doute beaucoup plus à la réalité qu'on ne pourrait le croire de prime abord...
Ainsi, bénéficiant d'un atout historique certes discret mais réel que les deux autres films n'ont pas, cette troisième partie du Parrain retrouve, mieux que le deuxième épisode, le souffle humain, puissant et profondément émouvant du premier épisode, parvient à conclure de la meilleure des manières une immense saga cinématographique, par laquelle Francis Ford Coppola méritait amplement d’entrer dans le panthéon des réalisateurs de légende.

Tonto
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le 22 mars 2017

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Tonto

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