Aux alentours des années 10, des années 20, le cinéma fait son petit bonhomme de chemin à travers le monde. Tandis que Georges Méliès freine sa prolifique carrière, Charles Chaplin et son personnage de Charlot émerge. La Suède, quant à elle voit quelques auteurs pointer le bout de leur nez. Le plus connu est sûrement Victor Sjöström avec ses Ingeborg Holm et autres Terje Vigen, mais il y a bien évidemment quantité d'autres artistes et d'autres œuvres, qui pour la plupart, comme en France, sont à jamais perdue.
Qui aurait pu penser que pour m'ouvrir au cinéma suédois des années 10 et 20, je me tournerai vers Netflix. Personne, et il faut dire que la plateforme les cache bien, préférant nous mettre dans sa rubrique chefs-d'œuvre méconnus Les Temps Modernes ou Jurassic Park. Si vous voulez trouver ces films les mots Suède, 1920 et autres qui pourraient nous aider à trouver ces raretés ne servent à rien. Ou vous connaissez Sjöström ou Mauritz Stiller ou vous attendez tranquillement que ces films dégagent de la plateforme et soient introuvables.
Bref...parlons du film de Ivan Hedqvist Le Pèlerinage à Kevlaar. Un film assez déroutant, surtout si vous ne connaissez pas ce genre de cinéma. Dites-vous qu'on est loin d'un Chaplin, car certes le film est muet, mais il ne présente pas de musique, pas de son. Alors sans ces artifices si j'ose dire, le film se doit d'être parfait dans sa construction des plans et des images.
Découpé en 4 actes, on pourrait finalement le séparé en 2 parties. Ainsi les deux premiers actes ont un aspect assez documentaire, on suit les pèlerins dans leur quête du Kevlaar tandis que l'on nous introduit le protagoniste. Je ne vais pas vous cacher que cette partie ne m'a pas spécialement intéressée, malgré tout, les plans sont beaux et bien construit et cette partie ne dure pas assez longtemps pour que l'on s'ennuie.
Arrivé à Kevlaar, le film devient bien plus intéressant, il en devient même extrêmement bon. Grâce à certains plans très marquant, je pense notamment au début de l'acte 4 mais surtout la construction de ces deux derniers actes qui nous brouillent l'esprit.
Spoiler :
Somme nous devant un flash-back de la vie de cet homme et de sa compagne, sommes-nous dans ses songes ?
En tout cas je ressort de ce court film, 58 minutes, agréablement surpris, je repense à certains plans, époustouflants, des plans qui seront durs à oublier.
Allez regardez dans la catégorie films internationaux, dans les films scandinaves, ou tapez "Victor Sjöström" dans la barre de recherche de Netflix, pour qu'il vous amène vers quelques films uniques, avant qu'ils ne tombent dans l'oublie à tout jamais.