Dans une république imaginaire dont les moeurs politiques ressemblent comme deux gouttes d'eau à notre Troisième République, le Président du Conseil est kidnappé par des comploteurs et remplacé par son sosie, un égoutier très populo.
La comédie de Chistian-Jaque, d'après une pièce de théâtre, est une charge satirique contre un régime politique et son personnel dont on retrouve ici toutes les turpitudes: clientélisme et corruption, ploutocratie et boursicotage, inefficacité et feignantise (des fonctionnaires, des ministres)...Le film est bien de son temps, celui des années 30, où la République a accumulé les scandales et la gabegie, où la crise économique frappe le pays de plein fouet.
On aimerait s'amuser de ce pamphlet populiste mais il est tellement lourd dans sa dénonciation et dans le vaudeville politique qu'il perd toute efficacité. Contre toute attente (et vraisemblance bien évidemment), le Père Lampion, nouveau Président du Conseil, se fait très vite à sa nouvelle fonction et son bon sens d'ouvrier permet de redresser l'économie de la France, pardon, de la Carvolie.
C'est un film aux considérations politiques courtes et caricaturales; c'est une farce aux situations comiques et aux personnages rudimentaires. L'égoutier surnommé Lampion, incarné sans la moindre subtilité par Tramel, est l'expression balourde d'un poujadisme avant la lettre.
"Le Père Lampion" n'a pas d'autre intérêt que de refléter la critique et l'exaspération à propos d'un régime exsangue.