Comme d'autres films tournés dans l'immédiat après-guerre, ce "Père tranquille" avait vocation à réunifier le pays sous un même roman patriotique, positif, héroïque. et dans une recherche de pacification des esprits. On est donc ici dans une sorte de film de propagande qui recherche l'apaisement et promeut les valeurs sur lesquelles reconstruire la France : la famille, le courage, le "vivre ensemble". Le héros est résistant, généreux, rusé, courageux, et tous les jeunes du village veulent s'engager pour aider au mieux la résistance unie et parfaitement organisée. Contrairement aux films de résistance qui magnifient les actions commandos, les coups d'éclat à base de dynamitage et d'effets spéciaux, l'action est ici plus feutrée et les ressorts plus psychologiques : La violence est hors champ, seulement suggérée de manière sonore dans des bombardements lointains; et les descentes de l'état major allemand sont destinés à une initiation à la culture des orchidées. Sans être d'une grande invention, le scénario ne lasse pas, alternant les scènes de suspense et l'humour basé sur le quiproquo. La galerie des personnages est vivante, même si ceux ci doivent beaucoup aux stéréotypes : traitre, adolescent exalté, jeune fille amoureuse du bras droit de son père, épouse uniquement préoccupée de l'harmonie du foyer et de l'état des provisions. Film divertissant, à voir comme témoignage de son époque