Le Petit Baigneur par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Le Pauvre et heureux André Chastagnier est chargé de mettre au point des bateaux les plus performants possible pour le compte de l'armateur de renom Louis-Philippe Fourchaume. André est également un navigateur averti. Il est heureux comme tout car il vient de remporter avec sa sœur Charlotte à bord de l'une de ses conceptions, "Le Petit Baigneur", une importante épreuve à San Remo qui lui a valu "L'Oscar de la Voile". Il débarque tout fier de son succès chez son infâme patron. Le côté malheureux de la situation vient du fait que celui-ci s'apprête à le licencier car le magnifique navire "L'Increvable" tout droit sorti des chantiers Fourchaume vient de couler lamentablement. Devant l'attitude plus que menaçante de son irascible patron il déchire les plans du "Petit Baigneur" et décide de vendre un lot important de ce dériveur à un autre armateur, un italien rusé, Marcello Cacciaperotti. Louis-Philippe Fourchaume, voyant un marché important lui passer sous le nez, décide de se réconcilier coûte que coûte avec le lauréat de San Remo afin de récupérer le pactole. Mais là, la tâche va se montrer ardue et bien des rebondissements cocasses vont se produire, d'autant qu'un nouveau lancement d'un 'Increvable" flambant neuf doit avoir lieu bientôt en grande pompe.


André Castagnier est peut-être un génie en matière de création de navires, il n'en demeure pas moins que lors du lancement d'un prototype tout peut arriver et le colérique Fourchaume, avide de profits, n'admet pas le moindre échec émanant de ses chantiers. En plus d'être bien nerveux et râleur, c'est un fourbe. Il va se livrer à une véritable course-poursuite dans le petit village du Pays Basque où réside la famille Castagnier dont son inséparable sœur Charlotte mariée à Scipio, un viticulteur qui joue également du clairon dans la fanfare locale et ses deux frères, Henri curé et Jean-Baptiste, gardien de phare. Lorsque Louis-Philippe Fourchaume débarque dans le bourg dans l'idée de se réconcilier avec André pour arracher le contrat des mains de son adversaire italien, il déclenche une série de maladresses dont le pauvre Scipio en sera la principale victime. Toutefois les frères Chatagnier sont des malins et ce n'est pas un gros patron bourgeois venu dans leur village avec sa charmante femme en belle voiture qui va les attendrir. Il lui faudra se débattre et faire face à des situations rocambolesques pour faire revenir son "navigateur émérite" dans son entreprise.


Lorsqu'on pense à Robert Dhéry, on ne peut que faire le rapprochement avec les "Branquignols" aux successions de gags à l'humour débridé. Pour ce film qui arrive près de vingt ans plus tard, on retrouve certains acteurs de cette équipe qui sont restés fidèles au comédien-réalisateur. Cette comédie se concentre autour des mimiques colériques de Louis de Funès qui a acquis alors une notoriété certaine. L'humour inventif est devenu assez conventionnel avec pourtant quelques gags de qualité comme le sermon du curé ou la montée des marches du phare par Fourchaume et son épouse mais pour le reste on entre vraiment dans un humour lourdingue. C'est donc un récital Louis de Funès auquel nous assistons et bien sûr certaines de ses postures forcent à rire. Robert Dhéry de la famille "rouquins" lui donne une honnête réplique et laisse entrevoir une belle complicité avec son infernal patron. Bien sûr les frangins rouquins de notre navigateur expérimenté, Jacques Legras et Pierre Tornade et la sœur également rouquine interprétée par Colette Brosset sont les fidèles complices du réalisateur et ils ne ménagent pas leur entrain pour faire décoller ce film. Quant à Michel Galabru, c'est un très grand comédien trop souvent fâché avec des rôles à sa mesure dans le cinéma. Ici il ne me fait pas rire et je trouve son personnage sans grand intérêt nous faisant vivre l'humour le plus gras qui soit.


C'est donc une œuvre paraissant désuète à notre époque que nous a réalisé Robert Dhéry. Toutefois reconnaissons que les acteurs semblent ne pas s'ennuyer tout au long de ce film et on a plutôt plaisir à les revoir. De plus plane du coté dialogues le talent de Colette Brosset, de Robert Dhéry, de Pierre Tchernia, de Michel Modo, d'Albert Jurgenson et du côté compositeur de Gérard Calvi ce qui n'est pas une mince consolation.

Grard-Rocher
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le 16 juin 2015

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