Ce qui me fascine avec Alexandre Arcady c'est sa faculté à creuser toujours plus profond. Car si mon degré d'embarras n'a été ni plus ni moins élevé qu'à l'habitude, en entendant des fulgurances comme « Tu sais Josette ? Je crois que je préfère le cinéma à la vie. » ou « Je savais que j'aimais ce pays mais ce soir je découvre que ce pays m'aime aussi. », en croisant à chaque recoin de scène des personnages qui semblaient avoir mangé Roger Hanin et Marthe Villalonga, en m'obligeant à me frotter les yeux afin de m'assurer que j'avais bien face à moi Jean Benguigui en grand-mère, il a cette fois ajouté une dose d'auto-congratulation à faire passer Alain Delon pour un p'tit joueur en matière de melon.
La maladresse et la naïveté, admettons, ça peut même être touchant quand c'est pratiqué avec tant de candeur, mais ce qui se passe à la fin de ces 2h08 (Oui oui 2h08), lors d'une projection de film, est une des choses les plus malaisantes que j'ai vues au cinéma en un demi-siècle.
Par charité chrétienne je ne citerai pas le casting, mais ils ont dû être bien vilains dans une autre vie pour se retrouver là...
Voilà Alexandre j'en ai fini, mais sachez que je ne vous en veux pas du tout, je ne vous demanderai même pas le remboursement de ma place car j'ai bien ri grâce à vous. Bon pas forcément aux bons moments, en tout cas pas à vos blagues graveleuses, moi c'était plus lors des pics d'émotion, si nombreux et tous délicats comme des tractopelles. Délicat, ça rime avec votre cinéma. Ben oui vous voyez cher Monsieur Arcady, moi aussi je pratique la poésie.