On imagine que le film se voulait sincère et personnel, mise en abime de l'histoire d'un père - réalisateur - qui fait visiter à son fils son passé, et raconte l'Algérie d'après guerre à l'occasion de son retour dans la ville de son enfance pour la projection de son dernier film. Et pourtant, paradoxalement, tout sonne faux, forcé, théâtral, comme un souvenir qu'on ressasse tellement, qu'on veut tellement parfait, qu'il finit par devenir un idéal fantasmé qui n'a plus rien à voir avec la réalité.
Et même si de temps en temps l'émotion surgit brièvement, le tout est vraiment gâché par une direction d'acteur inégale, des choix artistiques étranges (pourquoi déguiser Benguigui en femme pour le faire jouer une grande mère?), et une fin catastrophique, à la mise en scène tellement sur signifiante qu'elle en devient involontairement grotesque et que j'ai personnellement éclaté de rire au lieu de verser une larme.
Bref, on ne passe pas un mauvais moment, le scénario est rythmé, la photo est belle, le portrait de cette famille intéressant malgré tout, mais le tout sonne malheureusement un peu trop creux et inconsistant.