Enfance, errance, émerveillement, injustice, débrouillardise et prises de vue en pleine rue, comme volées... On comprend tout à fait pourquoi François Truffaut se réclamait de ce film, tellement les points par lesquels on peut le rapprocher de ses Quatre-cent coups sont aussi nombreux qu'évidents.
Mais le film d'Engel, Orkin et Ashley est bien plus brut, presque proche du documentaire dans sa manière de filmer ce gamin livré à lui-même d'une manière si absurde. Tout ce que l'on peu voir en arrière plan de l'histoire est d’ailleurs un formidable témoignage de l’Amérique populaire des années 50.
Pas de grandes envolées lyriques dans ces plans de Coney Island, mais des images souvent très graphiques, contrastés, parfois à la limite de l'abstraction et toujours à hauteur d'enfant, offrant une vision froide, à la surface de laquelle affleure le fantasmagorique, de ce lieu de rêve tarifé, théâtre pour Joey d'une sorte de robinsonnade en pleine foule.