On sent dans ce drame une partie très documentaire, qu'a beaucoup travaillé Sudabeh Mortezai auparavant. Elle s'inspire sûrement de sa propre histoire, en choisissant de se placer du point de vu de ce jeune Ramasan arrivé de Tchétchénie avec sa mère et ses deux soeurs. Notons que la qualité de jeu de ces acteurs non confirmés est très belle, l'acteur de Ramasan arrive a transmettre des expressions visuelles très communicatives et c'est un don qu'il a su maîtriser avec une certaine simplicité qu'il y a dans les yeux d'un enfant. On peut y voir une belle critique de la société très fermée qui se pose à nous, avec ce rapport à l'argent pour pouvoir vivre. Ramasan a des désirs simples d'enfant de son âge, qu'il ne peut réaliser par rapport à sa situation. C'est une frustration que chaque enfant connaît, mais c'est à ce moment là qu'on voit le rôle de Ramasan à 11 ans engendrer le rôle du père mort à la guerre, ce qui donne à réfléchir sur la conséquence de ce que beaucoup de personnes vivent dans le reste du monde qui d'un point de vu psychologique n'est pas conforme. Ce qui va perturber ce rôle paternel que Ramasan détient, c'est l'arrivée d'Issa qu'aurait connu son père à la guerre, mais perçu vite comme une menace par l’enfant car son statut de petit homme se voit vite ébranlé. Puis l'enfance est aussi l'âge des bêtises, mais conséquences pour la vie de ce jeune homme de par sa condition familiale. Ce qui est dur pour nos yeux occidentaux, c'est de se placer du point de vu d'un enfant, sensibilisant plus vite, un parcourt qu'il va endurer et surtout le fait qu'on lui demande de grandir si vite.
Un film qui mêle très bien documentaire et fiction, dans un style de caméra à l’épaule subjective, un peu long sans doute laissant s’envoler une sensibilité qu’on voudrait encore plus forte si l’histoire nous offrait plus que cette critique sociale, qui s’est trop installée par rapport à une trame narrative qui devrait être plus approfondie.