Je ne vais pas épiloguer pendant 107 ans sur ce grand classique du cinéma français que tout le monde, ou presque, connaît.
Pour faire court, voir ou revoir les tribulations de Peppone et de Don Camillo, c’est bon comme du bon pain. Le premier est le maire communiste, certes un peu roublard sur les bords, de la petite commune de Brescello. Le deuxième est le curé de la même commune, mais attention : pas n’importe quel curé ! Un curé de choc qui veille sur ses ouailles et qui ferait pâlir d’envie les ecclésiastiques les plus pieux, puisqu’il converse le plus naturellement du monde avec… Jésus en personne.
Si le film de Julien Duvivier peut paraître un tantinet désuet aujourd’hu et d'un autre temps désormais révolu, rien n’empêche de le regarder avec un œil de l’époque pour tous les aspects techniques. Malgré tout, ce long métrage de Julien Duvivier est parvenu à traverser plus d’un demi-siècle sans encombre car le côté humain des principaux personnages a su être bien exploré, tout en prenant un sujet qui restera éternellement d’actualité : les oppositions politiques.
Inutile de dire que c’est fait avec beaucoup d’humour, tout en finesse, par le biais de répliques cultes, souvent cousues main, sur des situations parfois très cocasses. Mais ce n’est pas tout : Gino Cervi et Fernandel ne se contentent pas de nous servir une interprétation orale sans faille, non. Ils s’expriment aussi à travers de nombreuses mimiques, des mimiques qui valent leur pesant de cacahuètes et qui se substituent aisément à toute réplique complémentaire.
Alors même si on regarde "Le petit monde de Don Camillo" avec un œil plus moderne, on passe un moment qui nous fait tout oublier, car c’est drôle, frais, léger et bon enfant, ce qui est surprenant si on tient compte du début qui est fait à la manière d’un livre qu’on ouvre avec cette narration en voix off visant à présenter le village, les personnages, en somme le contexte.
Un film culte pour une saga culte, peut-être la meilleure saga du cinéma français de tous les temps. En tout cas, moi... je ne m'en lasse pas !

Stephenballade
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le 28 sept. 2020

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Stephenballade

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