Un planning de vie ?! Un mode d'emploi pour devenir adulte ??! ....Et après on ose se demander pourquoi autant d'enfants ont attrapés le "syndrome de Peter Pan"...lol ! Franchement je n'ai pas de mal à le comprendre le pauvre Peter, il a prit la bonne décision en fuyant au pays imaginaire et aller faire la fête avec les indiens, les sirènes, au lieu d'aller à l'école ^^. Le Petit Prince, je crois que je vais pouvoir souligner en rouge la date du 5 Novembre 2016, un jour qui a pourtant commencé comme tout autre et là....je découvre ce film ! Oui ce n'est malheureusement qu'aujourd'hui que je le découvre, avec près d'un an et demi de retard. Voix off: "Attention, je vous met en garde, ce cher Otaku est encore sous le choc de l'expérience qu'il vient de vivre". Ouais une "expérience", non le mot n'est pas exagéré, ce n'est pas un film que je viens de voir mais une véritable oeuvre philosophique cinématographique ! Oh là là, je me calme et reprend mon souffle...car au moment même ou je rédige ces lignes chers lecteurs, je sort du visionnage et j'en tremble encore tant ce que j'ai vu m'a littéralement chamboulé !! Je n'avais pas pleuré autant devant un film d'animation (et j'en regarde à la pelle pourtant^^) depuis Toy Story 3 et sa fin magistrale en 2010, c'est pour vous dire. Alors, pour rentrer dans le vif du sujet, déjà, je teins à signaler que je n'ai jamais lu attentivement l'oeuvre de Saint-Exupéry donc je n'y ferais nullement allusion dans ma critique. Le Petit Prince, sorti chez nous l'année dernière est un film d'animation Franco-Américain (et en plus il a une touche de France en lui, on peu être fier !) signé Mark Osborne (qui était aux commandes en co-réalisation du premier Kung Fu Panda en 2008) et adapté librement de l'oeuvre de Saint-Exupéry. L'histoire est celle d'une petite fille de 9 ans, "un peu précoce" sur les bords, qui, poussée par sa mère obsédée à l'idée de faire d'elle une adulte exemplaire, se prépare à entrer dans une académie de renom afin de faire de grandes études et ainsi entrer dans le monde des grands. Un jour, dans ce quotidien programmé précautionneusement minute par minute, la petite fille est interrompue par l'atterrissage involontaire d'un avion en papier sur son bureau; ce dernier appartenant au voisin, un vieil aviateur fantaisiste. Le jour suivant, alors que la fillette souhaitait rendre l'avion à son propriétaire, elle découvre au contact du voisin une histoire passionnante, celle du petit prince. Au fur et à mesure, la jeune enfant va très vite prendre goût à ces "escapades" jusqu'à ne plus vouloir devenir adulte. Voilà pour le pitch global. Verdict: le Petit Prince est vraiment un film d'animation fantastique, à tous les niveaux; d'une maturité et d'une intelligence ahurissante, c'est une vraie boule de chaleur pleine de tendresse, d'émotion,d'amitié, de pureté et de leçons de vie extrêmement philosophiques !!
A simplement vouloir partir de cette thématique qui est l'appréhension des enfants quand à leur avenir et le fait de devenir adulte, le réalisateur nous emmène littéralement dans les étoiles pour une aventures au pays de l'enfance, de la fantaisie et de l'innocence, thème auxquels Mark Osborne fait littéralement une déclaration d'amour élogieuse tout en poésie avec une profondeur émotionnelle exceptionnelle !
"L'Enfant n'est pas un adulte en miniature" comme dirait J.J Rousseau d'ans l'Emile (1762), (qui aurait cru que mes notions de psychologie me seraient utiles ?!^^)....eh bien mon cher Rousseau, tu as entièrement raison, ça n'a jamais été aussi vrai que pour ce film ! Ouais, selon moi cette citation est la définition parfaite de la morale défendu dans ce film (hey, quand je dis que ce film peut limite être une source de débat philosophique ^^). L'Histoire du film est très très bien pensée, le ou les histoires même car on a à la fois l'histoire de la petite fille contrariée par son devenir incertain d'adulte et dans un second temps,
l'histoire du Petit Prince racontée par l'aviateur.
Et les 2 sont parfaitement et logiquement reliés par passage d'une animation à une autre entre l'animation 3D et une animation "papier" image par image en alternance tout au long du film et de cette manière on arrive à faire la différence entre la fiction et la réalité du film. Le film nous garde en haleine tout du long des 1h45 grâce à une bonne narration et pour une fois, le fait qu'à pas mal de moment le rythme diminue pour laisser place à des séquences plus contemplatives ne gêne pas du tout. L'ambiance est elle aussi des plus intéressante, jonglant avec l'humour et toujours un aspect drame poignant très présent, au service de la dramatisation et de l'identification. C'est progressif, étape par étape, bien dosé en sachant que les 30-40 dernières minutes laissent beaucoup plus la place à l'aventure avec
la petite fille partant à la recherche du Petit Prince.
Les personnages sont très intéressants à décortiquer. Déjà, d'entrée de jeu, la première chose qui nous interpelle et pas des moindres c'est le détail suivant: les personnages ne sont à aucun moment nommés dans l'intrigue. Et on rattachera immédiatement ce choix qui peut paraître surprenant au fait que le réalisateur à voulu que l'histoire puisse parler à tout le monde et ainsi interpeller n'importe qui. La fillette, la mère, l'aviateur...cette volonté de les rendre anonymes permet efficacement à n'importe qui de se refléter en eux et de s'identifier à leur personnalités, leurs angoisses, pour être au coeur du débat. Dès le début c'est plutôt significatif lorsque
la fillette et sa mère attendent sur un banc dans le couloir pour l'entretien d'entrée à l'académie, la petite fille est d'ores et déjà numérotée littéralement
ensuite le fait de "programmer" la vie d'une enfant jusqu'à l'âge adulte via un emploi du temps surchargé pousse à l'extrême l'absurdité de la chose. Et plus absurde encore c'est cette pauvre enfant accomplissant déjà des tâches réservées aux grandes personnes qui, parce qu'elle est rêveuse est considérée comme une "erreur", une anomalie dysfonctionnelle du système dans une société à l'ambiance pessimiste au possible, ou l'être humain adulte est tellement conditionné par son travail routinier mécanique qu'il en perd totalement toute humanité pour n'être finalement qu'une machine, un robot....même un zombie
(dans la deuxième partie du film lorsque la petite fille s'arrête en avion sur la "planète des adultes" et ou l'on voit des gens tous habillés du même costume de fonctionnaire, marchant droit et dans la même direction)
le tout appuyé par le décor, un lotissement symétrique au cm près avec les mêmes maisons carrées, blanches.
Le personnage de l'aviateur est terriblement attachant lui aussi, de par son désespoir de trouver personne qui puisse croire et partager ses histoires, puis le fait qu'on le voit petit à petit retrouver la joie de vivre au contacte de la douce enfant. Il est l'adulte idéal en quelque sorte et porte parole de la morale du film selon laquelle pour devenir adulte, il ne faut pas tourner le dos à l'enfance et oublier la fantaisie, très beau message. D'une très belle manière, c'est le Petit Prince qui réunit le vieil homme rêveur et la petite fille. Casting vf, on saluera les prestations d'André Dussolier, Florence Foresti, les voix secondaires mais toutes aussi importantes de Vincent Cassel, Marion Cotillard et Laurent Laffite. Curieuse coïncidence, c'est Clara Poincaré qui donne sa voix à la petite fille dans la version Française, curieusement car elle a également doublé le personnage de Riley dans Vice Versa de Pixar et les 2 films sont sorti le même été, à quelques semaines d'intervalle (j'ose même pas imaginé ce qui se passe dans la tête de l'héroïne du Petit Prince...ses émotions doivent êtres en panique et son quartier cérébral sans dessus dessous XD). C'est peut être le plus incroyable, ce film n'est ni un Pixar, ni un Disney, ni même un film de Miyazaki qui est pourtant connu pour nous pondre des oeuvres d'une grande profondeur et pourtant, le Petit Prince a tout autant d'impact ! Impact émotionnel qui en plus est servi par une B.O à laquelle Hans Zimmer a participé à l'élaboration (pas besoin d'en dire plus^^).
Pour conclure, tel un uppercut dans les dents, le Petit Prince est un film d'une maturité et d'une philosophie tellement profonde qu'il vous mettra direct au tapis KO et don vous aurez du mal à vous en remettre c'est moi qui vous le dis ! LE contre exemple au préjugé dépassé comme quoi les films d'animations sont purement produit pour des enfants consommateurs et dépourvu d'intelligence pure et dure, pour moi le Petit Prince est une oeuvre et une expérience cinématographique bluffante et à terme de laquelle on retiendra difficilement ses larmes, ce film est un exemple pédagogique à montrer aux enfants comme aux parents et même, qui devrait être au programme des cours de philosophie de terminale. 20/20