Un biologiste apprend que sa fille, dont il a la garde un week-end sur deux, est atteinte d'une tumeur au cerveau inopérable. Voulant rester le plus de temps possible avec elle jusqu'à sa fin prochaine, il décide l'emmener en Italie voir sa mère qui se produit au théatre.
Il est rare de voir à cette époque Richard Berry dans ce qu'on pourrait appeler un drame, ou un road movie, sur un père et une fille qui se découvrent malgré la menace de la mort qui plane au-dessus de sa tête, et cela donne un film vraiment charmant, pas parfait, mais qui distille une certaine émotion.
Émotion partagée avec le sort de cette fille, jouée par Marie Kléber, car tout comme elle, j'avais durant des semaines des vertiges et des maux oculaires. Tout comme elle, j'ai passé des examens, scanners, IRM, pour que, dans mon cas, on ne trouve rien, sauf du stress, et pour elle, une tumeur qui se développait dans son cerveau, et qui est inopérable en l'état. Donc, je vois très bien les étapes qui mènent jusqu'au scanner, d'où certaines scènes qui m'ont fait froid dans le dos. Ce qui est en soi un gage de réussite pour rendre crédible une telle situation. Mais passons outre mon cas pour parler de cette histoire, qui va être pour ses deux parents, Richard Berry et Anémone, l'occasion de se réunir une dernière fois le temps de retrouvailles communes avec cette fille condamnée, et je trouve que c'est peut-être le plus beau moment du film, qui sonne comme une élévation avant le néant.
D'ailleurs, les acteurs y sont vraiment bons, au contraire de la mise en scène que je trouve parfois fouillis ou inutilement compliqué, notamment l'intérêt de faire de la caméra à l'épaule sur certaines scènes alors que l'urgence n'est pas forcément là. Après, le dictionnaire des métaphores est peut-être trop souvent là, à l'instar de la scène des papillons, ou le dernier plan, mais le film garde pour lui une certaine pudeur, aussi bien des sentiments que de la maladie. Ce qui est à son crédit malgré tout.