Réalisé en 1960, mais dont la sortie sur grand écran sera repoussée de trois ans en 1963, Le Petit Soldat est seulement le second film de Jean Luc Godard après A Bout de Souffle. D'ailleurs les deux films se ressemblent tellement sur de nombreux points, que la comparaison est inévitable. On retrouve la même direction artistique, la même mise en scène, la même importance donnée aux dialogues (Godard est homme d'images et de lettres), la même dynamique de couple entre Anna Karina - Michel Subor et Jean Seberg - Jean-Paul Belmondo ... mais bizarrement dans un style plus posé et moins expérimental que son ainé.
Le Petit Soldat est très riche au niveau de ses thèmes abordés, à la fois film politique (le conflit algérien), film de guerre (les scènes de torture), film d'espionnage et film de couple. Mais plus que le propos politique du film, qui pourtant prend beaucoup de place ici, c'est le couple Anna Karina - Michel Subor qui attire principalement mon attention. Anna Karina illumine l'écran de sa beauté. Son jeu est approximatif et son français encore très hésitant, mais jamais elle n'aura été aussi belle à l'écran. Cette fraicheur, ce naturel et ce regard innocent, entre candeur et réalisme des sentiments, me fait fondre immédiatement. Quant à Michel Subor qui interprète un agent secret, il s'affirme comme l'alter-ego parfait de Jean Luc Godard devant la caméra. Son physique et son phrasé collent bien à l'idée que je me fais d'un Jean-Luc Godard jeune.
Au final, que retenir du film ? Moi je retiens certaines fulgurances de mise en scène (la séance photo improvisée avec Anna Karina, le monologue final de Michel Subor ...) et surtout le couple Anna Karina - Michel Subor dont l'alchimie à l'écran est évidente.