Sans doute ce que j’ai vu de mieux ces derniers temps. Une fois de plus c’est un film d’animation, co-produit par la France. Ceci pour rappeler combien il est essentiel de sauvegarder notre mode de production unique au monde. Le seul capable de préserver la diversité en Europe face à l’ogre hollywoodien. Pourtant Tom Moore n’est pas un nouveau venu, déjà auteur de deux long-métrages d’animation splendides, son style est reconnaissable entre mille. Avec « Wolfwalkers » il monte encore d’un cran et livre son meilleur film à ce jour. Aux delà des thèmes opposant la nature à l’homme, le paganisme au christianisme, on parle aussi du rôle peu enviable des femmes au moyen âge, d’émancipation et même du mythe du loup garou revu sous un angle positif. Mais ce qui touche surtout au delà du travail pictural chatoyant, c’est l’intensité dramatique du récit. Le film n’hésite pas à bousculer le spectateur, à le sortir de sa zone confort, jouant avec ses nerfs et ses émotions dans relâcher la tension. Tout le contraire de l’apathie dans laquelle nous plonge la plupart des blockbusters actuels. C’est d’autant plus notable qu’il s’agit d’une production visant un public familial.